L'Irak semble vouloir ôter toute justification à une autre résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU lui imposant de nouvelles conditions de désarmement ou menaçant d'un éventuel recours à la force. L'Irak semble vouloir ôter toute justification à une autre résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU lui imposant de nouvelles conditions de désarmement ou menaçant d'un éventuel recours à la force. En promettant de donner libre accès à ses sites aux inspecteurs en désarmement, y compris aux palais présidentiels, Bagdad tente de couper l'herbe sous les pieds de Washington et de Londres, qui poussent pour une résolution musclée aux Nations Unies. C'est un véritable bras de fer qui s'est engagé entre, d'un côté, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne et, de l'autre, l'Irak. Mais leurs tentatives de déstabilisation n'ont pas réussi à ébranler le régime de Saddam Hussein, solidement installé au pouvoir et dont le but central est justement de le pérenniser. Dans le dossier irakien, comme dans la lutte contre le terrorisme, George Bush et Tony Blair agissent en étroite coordination. Leurs messages se complètent suivant une division de travail bien agencée. Ils parviennent même à mieux harmoniser leurs prises de positions qu'une administration américaine en proie à de nombreuses contradictions entre faucons et colombes... Sur la crise irakienne, ils forment un couple parfait. Tous les deux invoquent la morale pour justifier une frappe contre Saddam Hussein. Pour cela, ils rappellent l'échec avéré des tentatives d'inspection de l'arsenal irakien et de l'inadéquation du régime des sanctions. Ils affirment que la politique d'endiguement employée depuis onze ans à l'égard de leur bette noire, Saddam Hussein, a échoué et que le monde devrait se préparer à agir. Devant la menace de la guerre, Saddam a accepté de coopérer sans conditions avec les Nations Unies. «On aurait pu le faire maintes fois par le passé. Pourquoi ? Le dossier que nous publions donne la réponse. Parceque son programme d'armes chimiques biologiques et nucléaires est actif et en pleine croissance», soutient Blair. Mais beaucoup de responsables, y compris dans leur propre camp, formulent des doutes sur le bien-fondé de l'approche anglo-américaine. Un diplomate occidental basé à Bagdad a déclaré récemment : «Les Irakiens peuvent bien promettre de coopérer pleinement avec les inspecteurs, mais cela n'empêchera pas les Américains et les Anglais, de faire pression sur les inspecteurs pour provoquer des crises s'ils le veulent». Voilà pourquoi Saddam Hussein devrait se préparer à une nouvelle guerre, c'est son régime qui est en jeu.