Ayant en commun leur amour pour la ville blanche, les huit bénéficiaires de cette initiative – dont la majorité d'entre eux sont des familiers du Moussem d'Asilah – se disent heureux de renouer avec l'ambiance accueillante et la beauté de Ksar Raïssouni, qui fut construit en 1910. C'est une belle expérience que vivent actuellement huit peintres et graveurs marocains et bahreïnis à Asilah. C'est à l'occasion des «Printemps d'Asilah» dont l'ouverture s'est déroulée, mercredi 20 avril, aux célèbres ateliers d'art du Palais de la culture (plus connu des Zaïlachis par Ksar Raïssouni). Prévue d'être annuelle, «cette manifestation de dix jours vient concrétiser notre rêve de nous réunir, en dehors de la période estivale, à Asilah. Et ce grâce au soutien de Mohamed Benaïssa, secrétaire général de la Fondation du Forum d'Asilah, qui a toujours manifesté son souhait de voir ce bel espace accueillir les artistes au cours de l'année», souligne Mohamed Anzaoui, directeur de ces ateliers et faisant partie des huit artistes-peintres participant à ces premiers Printemps d'Asilah. Ayant en commun leur amour pour la ville blanche, les huit bénéficiaires de cette initiative – dont la majorité d'entre eux sont des familiers du Moussem d'Asilah – se disent heureux de renouer avec l'ambiance accueillante et la beauté de Ksar Raïssouni, qui fut construit en 1910. A leur tête la grande artiste Malika Agzenay, qui faisait partie des participants aux premiers moussems d'Asilah, où ces ateliers d'art contemporain duraient presque un mois et accueillaient un nombre important d'artistes venus des quatre coins du monde. «Ce nouvel événement contribue à faire perdurer cette belle tradition qui est propre à Asilah. Nous ambitionnons ainsi de le développer pour engober d'autres disciplines artistiques et d'attirer plus d'artistes que cette année», affirme-t-elle. Comme les autres artistes participant à ces premiers Printemps, Malika Agzenay veut profiter au maximum de la convivialité et de la beauté des lieux pour donner libre cours à son imagination. Se distinguant par ses belles gravures classiques, elle se dit travailler, pour cette deuxième journée de son arrivée à ces ateliers, sur une nouvelle plaque portant sur un nouveau thème d'actualité. Malika Agzenay a jeté, à cet effet, son dévolu sur «la toile d'araignée qui désigne cette paix provisoire et fragile de cette époque», confie-t-elle. Même son de cloche pour Sanae Serghini, qui souligne l'importance de ces premiers Printemps sur l'épanouissement de la personnalité de l'artiste quel que soit son âge ou son école d'appartenance. Considérée comme une familière d'Asilah grâce à sa participation, depuis plusieurs années, à son moussem, en particulier aux ateliers de gravure et des fresques murales, «j'ai beaucoup aimé participer à cette belle expérience et surtout avec un groupe d'artistes que je connais depuis bien longtemps. Nous apprenons beaucoup de l'un de l'autre. D'ailleurs, je suis très heureuse de prendre part, lors de ces printemps, à un travail nous réunissant tous. Il s'agit d'une grande gravure que nous allons réaliser ensemble et dont Malika Agzenay et moi serons, en tant que graveurs de profession, chargées de l'imprimer», ajoute Sanae Serghini. Les Printemps d'Asilah constituent aussi une occasion pour des jeunes artistes zaïlachis de renouer, après une longue absence, avec ces ateliers, où ils ont appris pendant leur enfance les premiers éléments de l'art contemporain. Parmi lesquels, figure Abdelkader Melehi qui a réussi, après de longues années d'études à l'école de beaux-arts de Tétouan et puis à l'étranger, de développer sa passion et de se distinguer par son propre travail s'intéressant au corps humain (en particulier la jambe). «Je laisse au public de donner sa propre interprétation de mes œuvres», précise-t-il. Le public sera invité à découvrir l'ensemble des œuvres réalisées, lors de cette rencontre, dont les toiles d'Ahmed Ben Ismaïl, présentant les ruelles de l'ancienne Médina de Marrakech, les peintures de Noureddine Chater portant majestueusement quelques beaux signes de la calligraphie arabe ou encore celles de l'artiste bahreïnie Loubna Al Amine, où l'on découvre l'empreinte de la ville d'Asilah comme la couleur de son ciel, ses plages et de sa médina. Et ce au cours d'une série d'expositions prévues prochainement aussi bien au Maroc qu'à l'étranger.