Le Parti de l'Istiqlal, son passé, son présent, son devenir, ne pourront laisser indifférent quiconque s'intéressant à la vie partisane et politique marocaine. C'est que le parti de feu Allal El Fassi a associé son nom à l'indépendance du pays dans laquelle il a constitué le principal cadre de militance et d'organisation du mouvement de libération nationale. Le Parti de l'Istiqlal, son passé, son présent, son devenir, ne pourront laisser indifférent quiconque s'intéressant à la vie partisane et politique marocaine. C'est que le parti de feu Allal El Fassi a associé son nom à l'indépendance du pays dans laquelle il a constitué le principal cadre de militance et d'organisation du mouvement de libération nationale. Le principal, mais pas le seul. Et c'est de là que sont nés beaucoup de malentendus entre les défenseurs de l'exclusivité de l'Istiqlal en tant que père du mouvement national et ceux qui lui contestent ce monopole et les raisons d'une hégémonie revendiquée et souvent frustrée. Mais à parcourir l'histoire de ce grand parti national, force est de reconnaître qu'il s'agit d'une référence en matière d'organisation en tant que parti, d'homogénéité de la doctrine, d'ancrage dans la société marocaine, de courant de pensée et de ligne de conduite identifiables dans le spectre des sensibilités politiques et partisanes marocaines. Mais, de plus en plus, de l'intérieur de ce vieux parti s'élèvent des voix, de manière plus ou moins ostentatoire, pour mettre en cause son immobilisme, sa difficulté à s'adapter aux demandes et aux attentes des nouvelles générations de militants qui s'échinent à réclamer un débat interne et une régénération des élites dirigeantes, un renouvellement du discours et des pratiques du parti et une plus grande visibilité de sa ligne doctrinale. Les lignes de clivage sont d'autant plus visibles lors des périodes électorales, comme celle que nous sommes actuellement en train de vivre. Mais, tout compte fait, c'est le lot de l'ensemble des partis politiques en place qui ne peuvent aller aux élections –sans faire de mécontents dans les rangs de leurs militants et sympathisants. Mais là où le parti est certainement chahuté le plus c'est à propos du flou qui entoure ses intentions en termes d'alliances, et l'état de ses relations avec les autres sensibilités politiques nationales. Avec son éternel frère-ennemi, l'USFP, il semble que le temps est à l'orage et au marquage individuel serré. Le PI nourrit l'espoir de faire la course en tête lors du scrutin du 27 septembre et de postuler pour « l'alternance dans l'alternance » qui devrait, si ce scénario se réalisait, amener le chef de file du parti, Abbas El Fassi, à la primature. Mais dans les autres cas de figure, notamment si le score du PI le situe en troisième ou quatrième position parmi les formations en lice, quelle sera la stratégie de l'Istiqlal ? Le parti sera, dans tous les cas, appelé à mieux clarifier ses positions et peut-être à prendre finalement l'initiative de rompre l'attelage historique avec ses rivaux de l'USFP, tant cette alliance, pour salutaire, voire nécessaire qu'elle fût, eut également un fort effet ralentisseur et inhibant, dénoncé entre autres par Abbas El Fassi lui-même. En tout cas, le débat politique et la clarification idéologique devraient être fortement dynamisés dans un cas de figure où les deux partis ne seront pas obligatoirement ensemble, soit dans l'opposition, soit dans la majorité. L'Istiqlal, avec son potentiel, ses hommes et son histoire, pourra, de toutes les manières, jouer un rôle éminent s'il a les coudées franches et la maîtrise de l'initiative. Que ce soit dans le pilotage du gouvernement, avec l'apport éventuel des Islamistes du PJD, dans un repli conservateur qui peut être, in fine, compréhensible. Ou dans l'animation de l'opposition, peut-être avec ce même PJD, dans une sorte de front de refus radical, en dernière instance, légitime.