Selon une enquête du Haut Commissariat au Plan, le ménage moyen marocain augmente les dépenses alimentaires durant le mois sacré, diminue les dépenses liées au transport et reporte celles liées à l'habitat. Les Marocains consomment plus durant le Ramadan. Si le constat est vieux, palpable à la vue d'interminables files d'attentes devant l'entrée des grandes surfaces. Selon le Haut Commissariat au Plan, durant le mois sacré, la croissance moyenne de la consommation des ménages est de 9,1%. Les chiffres proviennent des résulats d'une enquête nationale réalisée sur la période 2000-2001. Ainsi, durant le Ramadan 2000, période ayant coïncidé avec le mois de décembre, les ménages ont dépensé en moyenne 4 451 dirhams, contre 4 080 pour le reste des mois de la période allant de novembre 2 000 à octobre 2001. Les fluctuations sont moindres en ville, puisque la consommation des ménages urbains ne varient que de 51% en moyenne durant le mois sacré, contre 14,6% en milieu rurale et 16,1% pour les ménages pauvres. L'enquête passe en revue les différentes tranches de la population et livre la ventilation des dépenses. Les augmentations enregistrées proviennent en premier lieu du poste dépense alimentaire. Environ 2 113 dirhams en moyenne, soit une hausse de 28%, par rapport au reste de l'année. L'effort est presque identique en milieu urbain que dans le monde rural. Les dépenses non-alimentaires par contre se réduisent de 3,7% durant le mois de Ramadan, chutant de 2 429 dirhams à 2 338 dhs. La tendance est observée essentiellement en milieu urbain où le recul est de 7%. Dans le monde rural, ces dépenses non alimentaires sont même en augmentation de 5,2%. Un phénoméne similaire est observé chez les ménages pauvres (2,2%). Le Haut Commissariat au Plan en conclut que l'augmentation des dépenses alimentaires au cours du Ramadan est financée en partie par la restriction des dépenses non alimentaires pour les ménages urbains. Chez les populations dont les budgets sont déjà incompressibles, la ruée vers les dépenses alimentaires entraîne une hausse des dépenses non alimentaires. D'une manière générale, certaines dépenses comme celles liées à l'habitat sont reportées. Ce qui n'est pas le cas pour la facture liée à l' équipement et à la santé. L'alimentaire représente 47,5% des dépenses durant le Ramadan, contre 40,5% en période normale.