Sur les 387 millions de DH réservés à ce département, seuls 161 millions sont destinés à des projets d'investissement. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le ministère de l'Energie et des Mines n'a pas récolté la part du lion dans le budget 2005. Et pour cause, le projet de loi de Finances ne lui a réservé qu'une enveloppe dépassant légèrement les 387 millions de DH. A titre comparatif, cette somme est moins importante que celle allouée au ministère des Habous et Affaires islamiques (407,8 millions de DH), mais dépasse d'environ 50 millions de DH le budget consacré au département des Pêches maritimes. Force est de constater que le gouvernement veut faire de ce ministère un véritable régulateur pour le secteur. Le renforcement de la libéralisation d'une part, et la création d'établissements publics spécialisés (ONE, ONHYM, CDER…) d'autre part, ne laisse au ministère qu'une marge réduite d'intervention, notamment dans le domaine du financement des études. En tout cas, pratiquement sur les 387 millions de DH réservés au ministère de Mohamed Boutaleb, 226 millions serviront au paiement du personnel, du matériel et des dépenses diverses. Le reste servira à financer un programme d'investissement, somme toute, ambitieux que l'on pourrait résumer en deux axes. D'une part, développer les activités à caractère énergétique, minier et géologique. Et d'autre part, contribuer au financement des programmes d'équipement et de recherche des établissements publics relevant de ce ministère. Prenons domaine par domaine. L'énergie, tout d'abord. La stratégie énergétique nationale sera poursuivie en 2005, à travers notamment le renforcement du PERG en vue de généraliser l'accès à l'énergie électrique aux différentes couches sociales, la baisse du coût de l'énergie pour certaines industries, la libéralisation progressive des marchés et le développement des énergies renouvelables. Pour ce qui est du cas concret du secteur pétrolier, le ministère s'attellera à moderniser l'outil de raffinage, la réalisation de nouvelles unités de raffinage et le renforcement des capacités de réception dans les différents ports du Maroc. Quant au domaine minier, l'une des principales actions programmées, au titre de l'exercice 2005, a trait à la mise en œuvre de la nouvelle loi sur les mines et du Plan de développement de la mine à petite échelle. Les conditions de travail des mineurs sont également parmi les préoccupations du département de Mohamed Boutaleb. Il s'agira, à cet effet, de réaliser des campagnes de contrôle des nuisances en milieu de travail dans les mines et l'évaluation de l'efficacité des systèmes de management des risques industriels dans les mines en vue de leur apporter des solutions requises. Enfin, dans le cadre du renforcement de la déconcentration, les responsables locaux seront chargés de gérer et de contrôler le patrimoine minier ainsi que la mise en place d'un centre d'archivage des anciens titres miniers pour mieux informer les investisseurs miniers des possibilités d'exploitation. Le dernier domaine d'activité du ministère concerne la géologie. Concernant ce volet, l'année 2005 sera consacrée à la poursuite des travaux de réalisation du fameux Plan national de la cartographie géologique (PNCG) lancé en 1998 et qui nécessite une enveloppe globale de deux milliards de DH. Ce Plan est extrêmement important, puisqu''il vise à généraliser la couverture nationale en cartes géologiques. En fait, l'accent sera mis sur les régions à fort potentiel minier, afin de développer les activités de prospection minière et pétrolière. Sans oublier les ressources en eau, la protection de l'environnement et la prévention des risques naturels. Toujours est-il, l'année 2005 sera consacrée à l'achèvement de 8 cartes géologiques, la poursuite des travaux portant sur 70 autres cartes et l'engagement des travaux de 5 nouvelles cartes. Aussi, les travaux sur 174 cartes géophysiques seront soit poursuivis, soit entamés. De même pour huit autres cartes géochimiques. D'un autre côté, le ministère a prévu d'octroyer des subventions à quatre établissements publics sous sa tutelle. C'est le cas de l'Office National des hydrocarbures et des mines (ONHYM) et la Centrale d'achat et de développement de la région de Tafilalet et Figuig (CADETAF) à laquelle le ministère transfèrera 670.000 DH visant notamment à la restructuration des exploitations minières artisanales. Des subventions seront également octroyées au Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) et à l'Ecole nationale d'industrie minière (ENIM).