Lors d'une réunion à Rabat, le ministre de l'Intérieur, ainsi que celui de l'Equipement et du transport ont décidé le lancement d'importantes actions et la finalisation du projet d'un nouveau code de la route. Dans le cadre du suivi opérationnel du «plan stratégique intégré d'urgence» (PSIU), qui vise à mieux lutter contre l'insécurité routière, une réunion consacrée à la mise en œuvre des décisions du dernier comité interministériel de sécurité routière, s'est tenue récemment à Rabat. Outre les ministres de l'Intérieur, El Mostafa Sahel et de l'Equipement et du transport, Karim Ghellab, y étaient également présents trois officiels de premier rang : le général de Division et directeur général de la Sûreté nationale, Hamidou Laânigri, le général de Division-commandant en second de la gendarmerie royale, Noureddine Kanabi et le wali-directeur Général des Affaires intérieures au ministère de l'Intérieur, Mohamed Yassine Mansouri. Une telle participation montre autant la détermination des autorités publiques, qu'elle ne laisse deviner la nature et l'objet de cette réunion. Après avoir rappelé les mesures urgentes prises lors du dernier comité interministériel de sécurité routière (CISR) et relatives aux moyens de transport, M. Ghellab a donné un aperçu sur l'état d'avancement du PSIU, en insistant sur les axes les plus importants, à savoir la sensibilisation et l'éducation, le contrôle et les sanctions, ainsi que l'organisation et la coordination, puisque les procédures de mise en œuvre reviennent à des commissions mixtes entre les départements présents à la réunion. Après avoir longuement débattu sur différents points relatifs à la coordination, la priorité et la pertinence de l'action, les participants à la réunion ont décidé le lancement d'importantes actions. Ainsi, afin de donner une meilleure assise juridique aux actions de contrôle et aux sanctions appliquées aux infractions et aux récidives, un nouveau code de la route verra bientôt le jour. Il a aussi été décidé d'activer les commissions mixtes afin d'accélérer l'élaboration des plans d'action pour la mise à niveau d'urgence des gares routières et du transport public de voyageurs (taxis, autocars et transport rural). Au niveau des grandes agglomérations, les opérations de contrôle des moyens de transport public (itinéraire, surcharge et état mécanique) connaîtront un renforcement de contrôle de la part des agents de circulation. Idem sur le plan régional, où il sera aussi question de dynamisation des plans régionaux par les walis, appelés à informer les comités centraux. Assez vigoureuses, ces actions nouvellement décidées pourraient être immédiatement lancées au niveau de la capitale avant de se généraliser par la suite à l'ensemble des villes du Royaume. Mais il ne s'agit là que d'une proposition de M. Sahel, faite au terme de la réunion. Pour rappel, le plan stratégique intégré d'urgence avait été mis en place dès novembre 2003, après l'inefficacité de toute politique de prévention axée sur des actions sectorielles et des campagnes saisonnières. Ambitieux de par ses objectifs, le PSIU vise à inverser, dans un délai de trois ans, la tendance à la hausse des accidents graves et mortels que connaissent les routes marocaines. Faut-il rappeler que sur les 7 premiers mois de l'année en cours, 30.258 accidents corporels ont été enregistrés, faisant 2010 morts, 7297 blessés graves et 37.443 blessés légers. Des chiffres qui parlent d'eux mêmes et qui classent nos routes parmi les plus meurtrières au monde. Plus qu'un danger pour les marocains et les étrangers, ces «drames routiers» coûtent au Maroc plus de 11 milliards de Dirhams par an, soit 2,5 % de son PIB. Aussi, le PSIU constitue une opportunité adéquate pour susciter la mobilisation nationale, mais aussi une preuve de la volonté gouvernementale d'en finir avec ce fléau, qu'est la «guerre des routes». Reste à multiplier les efforts pour obtenir une plus grande implication du citoyen, qu'il soit conducteur ou piéton. Il y va de l'intérêt de tous, d'une cause nationale.