Au sein de la Chambre des Conseillers, il est désormais question de savoir qui va occuper le fauteuil de président. La Mouvance populaire a une longueur d'avance, mais le RNI conserve ses chances. Aujourd'hui, la carte politique de la Chambre des Conseillers est connue. Les grands équilibres politiques ont été maintenus. Seule grande surprise, l'échec de l'USFP. Le parti qui dispose du plus grand nombre de Conseillers est le Rassemblement National des Indépendants (RNI). La formation d'Ahmed Osman reste toujours la première même si son groupe a perdu six conseillers. En effet, le tirage au sort pour le tiers sortant de la Chambre, effectué en juillet dernier, avait concerné seize rnistes. Après les élections, dix nouveaux Conseillers ont pu regagner l'hémicycle de la deuxième Chambre du Parlement. En fin de parcours, le RNI se retrouve avec 45 Conseillers devant le Parti de l'Istiqlal (PI). Ce dernier a réalisé un léger exploit, puisque le nombre total de Conseillers istiqlaliens (y compris ceux de l'UGTM) est aujourd'hui de 36. Le groupe du PI se trouve ainsi renforcé par cinq nouveaux Conseillers. Une question se pose: l'avantage du RNI, en terme quantitatif, suffirait-il à contrer le raz-de-marée de la Mouvance populaire? Avec 29 Conseillers pour le MP de Mohand Laenser, 30 pour l'UD de Bouâzza Ikken et 32 pour le MNP de Mahjoubi Ahrdane, la Mouvance se retrouve avec 91 Conseillers. A cela, il faut ajouter d'autres partis comme le MDS de Mahmoud Archane et plusieurs autres Conseillers qui se sont présentés sous d'autres couleurs politiques. La Mouvance se retrouve aisément avec un groupe d'au moins 110 Conseillers. Cependant, Bouaâzza Ikken, secrétaire général de l'Union Démocratique, a affirmé que la création d'un seul et même groupe du pôle Haraki pourrait ne pas avoir eu lieu dans l'immédiat. Ikken explique que "pour des raisons purement logistiques et afin de conserver les avantages en matière de postes de responsabilités au sein de la Chambre, les partis de la Mouvance préfèrent ne pas se regrouper en un seul et même groupe". En fait, il va falloir modifier les statuts de la Chambre avant de se réunir au sein d'un même groupe. Toutefois, "la coopération entre les trois partis demeurera intacte", poursuit Ikken. En d'autres termes, les formations de la Mouvance peuvent certainement proposer un candidat pour la présidence de la Chambre. Selon certains observateurs, Mustapha Okacha, actuel président de la Chambre des Conseillers, ne devrait pas s'inquiéter. Il jouit du soutien de bon nombre de partis politiques. En outre, la multitude de candidats dans le camp de la Mouvance peut facilement affaiblir les chances de cette dernière de remporter le fauteuil de la présidence. En tout cas, tout demeure possible pour les deux camps: le RNI et la Mouvance populaire. D'un autre côté, l'USFP demeure le grand perdant de l'élection du tiers sortant. Les Conseillers socialistes ne sont plus que 7. Un chiffre insuffisant pour constituer un groupe parlementaire, même si les 2 Conseillers de la FDT les rejoignent. Pire. Si la deuxième Chambre décide de fixer un seuil de 20 Conseillers pour la constitution d'un groupe (au lieu de 12 actuellement), à l'instar de la Chambre des Représentants, l'USFP recevra le coup de grâce. Pour ce qui est des centrales syndicales, la CDT reste au "pole position" avec 11 Conseillers, suivie de l'UMT (7 Conseillers), l'UGTM (4 Conseillers), la FDT (2 Conseillers) et l'UNTM avec un seul Conseiller.