Le conseil d'administration de l'Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX) tenu le 2 octobre a passé en revue la situation du secteur des exportations et les mesures contenues dans le projet de loi de Finances 2004. Plusieurs recommandations ont été formulées. A l'Asmex (Association Marocaine des Exportateurs), l'heure n'est pas à l'euphorie. A la fin d'août, les biens et services ont enregistré un recul de 5%. De plus, depuis l'été dernier, l'ASSAMAT (Association qui regroupe les manutentionnaires) a augmenté, de manière unilatérale, note-t-on à l'ASMEX, les frais de manutention aux ports de Mohammedia et de Casablanca. Ce problème est toujours en suspens, les exportateurs ayant contacté l'ASMAT en vue d'une concertation franche sur le sujet, attendent toujours la réponse de cette dernière. Sur un autre, registre, la contrebande et les pratiques frauduleuses (dumping, sous-facturation) continuent de faire des ravages dans le secteur. Des revendications qui vont dans le sens des propos du ministre délégué chargé des Affaires économiques et générales et de la mise à niveau de l'Economie. Lors d'une conférence de presse en Espagne, Abderrazak El Mossadeq, ministre chargé des Affaires économiques et de la mise à niveau, a déclaré «qu'un emploi dans la contrebande de marchandises supprime 10 emplois au Maroc !» Face à ces maux, le Conseil d'administration, tenu le 2 octobre, était l'occasion idoine de reformuler les nombreuses recommandations déjà émises à l'issue de la Caravane 2003 de l'Exportation, laquelle avait recueillie les recommandation des exportateurs, région par région et secteur par secteur. L'ASMEX prévoit de présenter au Premier ministre un document complet à cet effet regroupant les recommandations d'ordre général, celles liées à la logistique, au financement, à la promotion et à la compétitivité, mais aussi celles spécifiques concernant les secteurs d'activités et les régions. Concernant le projet de Loi de Finances 2004, l'ASMEX espère l'adoption des mesures fortes de nature à soutenir la compétitivité du secteur et la prise en considération des recommandations du Comité National de mise à niveau, cela afin de combler le retard accumulé par le Maroc en la matière. Il s'agit, entre autres, de l'élargissement des mesures d'exportation à l'exportateur indirect, ceux qui sont à l'amont et à l'aval de l'exportateur direct: fournisseur de matières premières, opérateur commercial. Ce sujet a été au centre d'une réunion tenue courant juillet au ministère du Commerce extérieur. Les représentants de la Direction des Impôts, sur instruction de la Primature, souhaitaient dans un premier temps, réserver les avantages de la charte des investissements à la seule catégorie des sous-traitants qui cèdent des produits finis aux donneurs d'ordre installés au Maroc qui les exporte. Des réserves avaient été émises par l'ASMEX du fait que ces plate-formes étrangères importent déjà en admission temporaire et n'achètent pas des produits finis. Le problème est toujours en suspens. Le sujet complexe de la contrebande fait aussi l'objet de plusieurs recommandations de la part des exportateurs qui souhaitent des mesures concrètes pour éliminer les pratiques frauduleuses (dumping, sous-facturation). Du point de vue organisationnel, le Conseil a adopté le Projet des Statuts révisés de l'ASMEX qui sera présenté à une prochaine assemblée extraordinaire dans le but d'adapter les structures organisationnelles de l'Association, notamment au niveau régional, aux impératifs du moment. La nouvelle réforme donnera aux instances régionales une représentativité plus accrue. Elle permettra aussi de restructurer les délégations régionales autour d'un noyau d'adhérents, moyennant des plans d'actions et des budgets annuels. Par ces changements, l'Asmex exprime sa volonté de rester un outil de proximité dédié aux exportateurs. La mise en place d'un centre de mise en relations commerciales et d'accompagnement des entreprises à l'international, s'inscrit dans cette logique. Gerée par la CGEM et financé par la Commission européenne, cette structure qui intègre les nouvelles technologies de l'information a d'abord un rôle d'accompagnement. Elle devra fournir des services promotionnels aux entreprises exportatrices.