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M'Daghri, un ministre à part
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 20 - 08 - 2002

A la faveur du démantèlement du réseau intégriste casablancais, on a pu découvrir que 50 % des mosquées du royaume ne sont pas encadrées . L'autre moitié de ces lieux de culte n'est que moyennement encadrée par les autorités compétentes qui relèvent normalement du ministère des affaires islamiques…
La gestion du culte n'est pas une affaire d'amateur ou le job d'un ministre éphémère. Chez nous, c'est l'un des ministres à la longévité la plus grande au gouvernement, Abdelkbir Alaoui M'daghri, qui préside aux destinées de ce département sensible. Il est connu aussi pour des prises de position et des déclarations qui ont souvent suscité polémiques et controverses.
Aujourd'hui, on est tenté de nous interroger sur le profil et les doctrines exprimées par le ministre en charge des affaires du culte et de nous demander s'ils constituent une forme de laisser-aller ou de négligence. Voire de sous-estimation des conséquences d'un certain nombre d'attitudes ou de signaux laxistes interprétés par tel ou tel groupe comme un signe d'encouragement ou un feu vert autorisant une forme de prosélytisme en faveur d'un Islam qui dérape vers un activisme qui remet en cause à la fois la pratique doctrinaire de la religion en terre marocaine et, plus grave, la stabilité et l'ordre public dans les villes et villages du pays.
Le département des affaires islamiques, en tant que dispositif gouvernemental et étatique, couvre un large éventail de prérogatives et de missions qui appellent une grande rigueur dans l'organisation et la vision qui la sous-tend, compte tenu des répercussions de la gestion de la chose religieuse sur l'ensemble de la vie institutionnelle, sociale, culturelle et spirituelle de la population.
De ce fait, la gestion informelle, voire anarchique des lieux de culte et des mosquées autogérées par des groupuscules aux motivations et aux mobiles souvent en marge de la simple et saine pratique religieuse, est porteuse de mille dangers et porte en elle des dérives qui peuvent s'avérer extrêmement dangereuses sur la vie des citoyens.
Or, c'est le ministère des affaires islamiques qui accorde les autorisations nécessaires, qui est habilité à veiller sur l'homologation et la conformité des profils des prêcheurs, sur les sources de financement et la circulation de l'argent autour de ces lieux de culte et de manière générale sur l'usage qui est fait de ces établissements qui relèvent de sa tutelle.
Force est de constater que non seulement ce département ne semble pas s'acquitter convenablement de ces missions alors que ses moyens et ses importantes ressources matérielles, qui sont, par ailleurs, très opaques, auraient normalement dû lui permettre de mieux les encadrer.
Les compétences en matière d'exégèse et des multiples savoirs religieux sont heureusement très nombreuses dans le pays. Mais au sein de la corporation, de nombreuses voix s'élèvent pour se plaindre de la marginalisation de tous ceux qui ne sont pas bien vus par le ministre, sous prétexte qu'ils ne sont pas doctrinairement corrects à ses yeux.
Et c'est justement là que le bât blesse. Notre ministre en charge des affaires du culte est un doctrinaire. Il a des positions et un parti pris très tranchés. Il ne cache pas ses préférences qui vont dans le sens d'un rigorisme et d'une interprétation très restrictive de la religion. On l'a vu lors du débat sur la condition de la femme, on l'a encore entendu exprimer ses faveurs pour l'avènement d'un islamisme politique au pouvoir, faisant fi de l'obligation de réserve qui lui est imposée en tant que ministre en exercice, et qui, plus, est ministre dit de souveraineté.
Or, pour lui, cette qualité est comprise comme le mettant au-dessus des obligations auxquelles ses confrères du gouvernement sont astreints. Il utilise cette qualité pour exprimer des choix doctrinaires qui lui sont propres et qui s'apparentent fortement au wahhabisme saoudien dans ce qu'il a de plus orthodoxe.
Imaginons un instant un Azziman, autre ministre de souveraineté, défendre par exemple le droit à la vendetta comme un penchant naturel de l'homme ou comme un vieux legs traditionnel chez nous pour en faire un prétexte à absolution devant la justice du pays.
Ou encore un Benaïssa, militant pour la citoyenneté du monde et pour une forme de mondialisation diplomatique pour minimiser une question aussi terre à terre que l'intégrité territoriale du pays. Tout le monde trouverait aberrant de telles attitudes venant du ministre de la Justice ou de celui des Affaires étrangères.
Alors que Abdelkbir Alaoui M'Daghri est constamment tenté d'utiliser son portefeuille non pas comme un lieu duquel il exprime l'autorité de l'État et ses options en matière de gestion des affaires religieuses de la nation, mais davantage une tribune du haut de laquelle il milite pour une certaine obédience qui n'est pas toujours compatible avec les valeurs et les usages convenus chez nous.


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