La lettre royale du 10 décembre 2001 restera un tournant décisif dans les orientations d'une économie ouverte à l'investissement. Le nouveau concept d'autorité témoigne de la volonté de relance économique. Si les reproches qui reviennent le plus ont trait à la lourdeur du processus d'investissement au Maroc, la lettre royale du 10 décembre dernier vise à insuffler une nouvelle dynamique. En effet, les attentes des opérateurs économiques marocains ou étrangers convergent toutes vers la mise en place d'un véritable système de relance de l'économie nationale. Adressée au Premier ministre, cette missive est le résultat de la volonté royale d'asseoir définitivement le nouveau concept de l'autorité. C'est qui ce ressort des orientations comprises dans le discours royal, fondateur de ce concept, prononcé à Casablanca le 12 octobre 1999. La lettre royale du 10 décembre dernier vise également la consécration de « la gestion déconcentrée et de proximité des opérations d'investissement, en confiant la responsabilité des centres régionaux d'investissement aux walis et aux gouverneurs ». L'institution de cette approche reste une étape essentielle dans la régionalisation et la répartition des pouvoirs entre l'exécutif et les institutions élues localement. C'est un haut comité qui a participé à la réalisation de ce projet. La séance de travail a regroupé MM Driss Jettou, ministre de l'Intérieur, Mohamed Kabbaj, Mohamed Mouatassim, Mme Zoulikha Nasri et Ahmed El Middaoui, conseillers du souverain. Par ailleurs, ont également été de la partie Mohamed Rochdi Chraibi, directeur du Cabinet Royal, Mustapha Mansouri, ministre de l'Industrie, du commerce, de l'énergie et des mines, Abdessadeq Rabia, secrétaire général du gouvernement, Fouad Ali Al Himma, secrétaire d'Etat à l'Intérieur et Fadel Benyaich, chargé de mission auprès de Cabinet Royal. Il faut rappeler que l'initiative royale est venue à point nommé. Cette période a coïncidé avec la remise des rapports des neuf walis du Royaume. Ces mêmes personnes sont à la tête des centres régionaux d'investissement, et travaillent en étroite collaboration avec les directeurs de ces mêmes centres. Actuellement, le wali est dépositaire d'un concept d'autorité qui revêt une véritable dimension économique. Si la priorité réside dans le développement économique local, il n'en demeure pas moins que c'est le développement de l'économie nationale qui sera atteint. Pour ne reprendre à ce sujet qu'une déclaration d'Abdelhamid Aouad, ministre de la Prévision économique et du plan, «la création des centres régionaux d'investissement devrait faire entrer le Maroc dans une culture qui respecte le temps et améliorer davantage les données chiffrées du plan». Le facteur temps impose dorénavant l'impératif du respect des délais. Les investisseurs de tous bords n'avanceront plus l'élément temporel comme entrave à l'investissement.