L'ONP tient un symposium national sur la traçabilité des produits agroalimentaires le 28 septembre. A cette occasion, Majid El Ghaib, le directeur général de l'Office, revient sur les atouts et les contraintes de la traçabilité. Entretien. ALM : L'Office national des pêches organise le 28 septembre, le Symposium national sur la traçabilité des produits agroalimentaires. Quel est l'objectif de cette manifestation ? Majid El Ghaib : Je tiens d'abord à préciser que le symposium est organisé avec la participation de l'Union Européenne et en coordination avec l'Etablissement autonome de coordination et de contrôle des Exportations. L'objectif escompté à travers ce symposium qui sera présidé par le Premier ministre est de permettre aux opérateurs économiques nationaux de mieux appréhender les contraintes, mais également les atouts de la traçabilité. Aujourd'hui, la traçabilité devient une exigence pour les exportations de nos filières agroalimentaires qui représentent 20% en valeur de nos exportations à destination de l'UE, soit près de 13 milliards de DH. Néanmoins, elle constitue également une opportunité pour le renforcement de notre compétitivité à l'export et un défi de mise à niveau de notre tissu industriel et de modernisation de notre économie nationale. C'est, enfin, une occasion pour la mise à niveau et le renforcement de notre système de sécurité alimentaire et de protection du consommateur marocain. Estimez-vous que le Maroc est suffisamment préparé pour faire face à la date du 1er janvier 2005 ? Il est important de souligner que le travail de préparation et de mise à niveau a déjà été entamé dans les différents départements ministériels et chez plusieurs opérateurs privés qui sont prêts. Aujourd'hui, nous sommes arrivés à une étape où il est nécessaire de fédérer toutes ces énergies privées et publiques et partager le savoir-faire et technique acquis avec les autres opérateurs. A cet effet, le symposium, moment fort de ce processus de communication et de vulgarisation, sera l'occasion de sensibiliser les professionnels du secteur aux enjeux relatifs à la préservation de nos parts de marché, et au développement de nouveaux marchés à l'export. Cette rencontre favorisera également l'engagement des opérateurs à promouvoir le marché intérieur et mieux répondre aux attentes du consommateur national. Vous aviez indiqué qu'au-delà de la contrainte du 1er janvier 2005, l'exigence de la nouvelle réglementation européenne présente une opportunité pour le Maroc. A quel niveau peut-on situer cette opportunité ? L'importance des intérêts en jeu exige que notre réflexion soit plus large pour dépasser le simple contexte de la traçabilité, afin de l'étendre à celui de la mise à niveau de notre économie et de sa modernisation. La date du premier janvier 2005 représente donc une autre opportunité pour l'arrimage du Maroc à l'économie mondiale. Les engagements pris par notre pays dans le cadre des accords signés, que ce soit avec l'UE, les Etats-Unis d'Amérique ou les autres pays partenaires, imposent cette nécessaire modernisation. Il s'agit également d'une opportunité pour anticiper sur les tendances lourdes qui vont marquer les échanges internationaux et sur la montée en puissance de nouvelles valeurs de consommation. Etre en phase avec ses tendances, c'est assurer les conditions de la compétitivité de nos produits aussi bien sur le marché national qu'international. Au-delà de la portée stratégique de ce symposium pour la mise à niveau de notre économie, estimeriez-vous que les recommandations qui y seront prises verront le chemin de l'application ? Vu l'importance des enjeux pour notre commerce extérieur et la nécessaire mise à niveau de notre réglementation et des entreprises intervenant dans le secteur monsieur le Premier Ministre s'est investi personnellement dans cette opération en instituant un Comité Technique Traçabilité permanent dont la mission est de veiller à la pertinence des recommandations et des plans d'action qui seront élaborés et adoptés au terme du symposium. Ce comité composé de la totalité des intervenants, publics et privés, au niveau de la filière agroalimentaire, dont 5 départements ministériels et 9 fédérations et associations professionnels, a également pour mission de contribuer activement à la définition des dispositifs réglementaires et des mesures d'accompagnement nécessaires à la mise en place d'un processus de traçabilité des produits agroalimentaires au Maroc.