La police grecque a placé en détention, lundi, un neuvième membre présumé de l'organisation d'extrême gauche «17 Novembre» sur le point d'être entièrement démantelée. Thomas Serifis, un chauffeur de bus athénien de 36 ans, a été inculpé lundi d'une série de cambriolages et d'un attentat à la bombe après avoir été interpellé la veille. Son arrestation porte à neuf le nombre de militants présumés du groupe du 17 Novembre désormais placés en détention. Un dixième suspect est toujours hospitalisé sous surveillance policière. Il s'est grièvement blessé en juin lors de l'explosion prématurée d'une bombe qu'il projetait de faire sauter dans le port athénien du Pirée. C'est d'ailleurs cet accident qui avait permis à la police d'identifier pour la première fois un membre du mouvement. Au cours du week-end, le service antiterroriste avait procédé à l'arrestation de deux autres membres présumés du 17 Novembre. Iraklis Kostaris et Konstantinos Karatsolis, après avoir été transférés samedi à bord de deux hélicoptères de la région d'Epire (nord-ouest) à Athènes, ont été déférés dimanche devant la justice. Le premier a été inculpé entre autres pour participation à quatre «homicides», dont celui de l'officier américain Ronald Steward en mars 1991 et de l'attaché militaire britannique, le général Stephen Saunders le 8 juin 2000 (dernier assassinat) et deux «tentatives d'homicide». Le second a été inculpé pour «détention et usage d'explosifs» et pour «vols à main armée et d'attentats à l'engin explosif» depuis 1987. Après la découverte de deux importantes caches d'armes à Athènes début juillet, la police a jusqu'ici arrêté neuf hommes pour participation au groupe depuis 1983, dont un dirigeant présumé, Alexandre Giotopoulos, inculpé, lui, de «complicité» dans toutes les actions du 17 Novembre. Le mouvement a revendiqué 23 assassinats depuis 1975 dont quatre diplomates ou officiers américains et deux diplomates turcs. C'est un an après la mort de Saunders que la justice grecque, appuyée dans ses recherches par un rapport de Scotland Yard, a ouvert des poursuites pénales contre le groupe. Le gouvernement américain avait quant à lui offert 2 millions de dollars en 1984, puis en 1997, à tout informateur permettant l'arrestation des responsables du « 17 N », dont la première action a été de tuer en 1975 le chef d'antenne de la CIA en Grèce, Richard Welch.