Cerner la maîtrise du diabète revient à mesurer le risque de dommages infligés au patient. Le dosage de la glycémie à jeun doit impérativement être complété par le suivi de l'évolution moyenne sur un trimestre : on parle du dosage de l'hémoglobine glyquée. Explications. Sa triste réputation, le diabète ne l'a pas volée. On dit du diabète que c'est la plus grande épidémie de tous les temps, non infectieuse fort heureusement. Le diabète n'est cependant pas une fatalité. Savoir gérer sa maladie avec efficience, optant pour un bon traitement enjolivé d'une bonne discipline alimentaire et une activité physique régulière, peut cependant s'avérer salutaire. Un diabétique peut ainsi croquer la vie à plein-dents. Ce n'est ni confidentiel ni sorcier. C'est dans cette optique qu'une campagne, la première du genre au Maroc, a été lancée avec comme visée la sensibilisation des diabétiques. À l'initiative de la SMEDIAN (Société marocaine d'endocrinologie, de diabète et de nutrition), en collaboration avec les laboratoires Aventis, cette campagne ambitionne d'inciter les personnes souffrant du diabète à être plus rigoureuses dans le traitement de leur maladie. Pour ce faire, la campagne envisage d'introduire une nouvelle culture quant au contrôle et au suivi du diabète. Le taux d'hémoglobine glyquée, ou glycosylée, se trouve au centre de cette démarche de sensibilisation, comme étant l'indice le plus fiable de suivi du diabète. Un taux qu'il est impérieux de maintenir eu-dessous d'un seuil fixé à 7%. De quoi s'agit-il exactement ? Chacun sait que le contrôle glycémique se fait au moyen des glycémies capillaires. C'est un dosage immédiat, donnant une image instantanée du taux de sucre présent dans le sang. Mais il faudrait faire le calcul de toutes les mesures pour avoir une appréciation approximative de l'équilibre glycémique. Les nouvelles dispositions veulent, ainsi, que le diabétique guette le taux moyen du glucose dans le sang. Il est question du dosage de l'hémoglobine glyquée (A1c). Ce procédé a le mérite de donner des informations très précises sur la « qualité » du diabète. Soit c'est un diabète équilibré, c'est-à-dire bien géré, mieux vécu avec ce que cela suppose comme diminution considérable des risques liés à la maladie. Sinon, c'est un diabète géré de façon anarchique ou pas géré du tout, et qui expose, donc, le sujet à de terribles menaces. Et c'est justement le cas d'une frange imposante des diabétiques marocains, sachant pertinemment que les risques encourus sont incommensurables et irréversibles. En effet, le diabète, qui détient un triste palmarès en matière de chiffres, est la cause d'une multitude de complications, toutes aussi redoutables les unes que les autres. Le diabète est ainsi la première cause de cécité acquise ; la première cause d'amputation ; la première cause de l'altération des reins conduisant à la dialyse, en plus des maladies cardiovasculaires et autres accidents vasculaires cérébraux. Une liste sinistre, certes, mais dont les effets peuvent être jugulés en se soumettant au chiffre 7. En effet, effectué une fois tous les trimestres, un taux d'hémoglobine glyquée inférieur à 7 permet d'éluder les risques cités précédemment. A noter que cette période correspond à la durée de vie des globules rouges, véritables « banques » à glucose qu'ils emmagasinent pendant toute leur vie, c'est-à-dire trois mois. Lorsque les glycémies sont normales, le taux d'A1c se situe entre 4 et 6 %. En somme, le diabète est bien équilibré lorsque le taux d'A1c est inférieur à 6,5 % et moyen lorsqu'il est compris entre 6,5 et 7,5 %. Au-delà de 8%, le diabète est mal-équilibré et les risques de complication élevés. Il va sans dire qu'un diabète équilibré limite considérablement les dépenses excessives de santé. Celui-ci réduit de 24 fois le coût de la maladie pour les cas atteints du diabète de type 2 et de 12 fois pour les diabétiques de type 1.