A l'instar de Wall Street, les places européennes ont réduit leurs pertes après le discours du président de la réserve fédérale américaine. Mais les incertitudes restent toujours de mise chez les investisseurs. Wall Street et les bourses européennes ont réagi positivement au discours très attendu du président de la réserve fédérale américaine, Alan Greenspan, réduisant leurs pertes tout en restant proche de leurs plus bas atteints lors de la crise financière d'octobre 1998. Les incertitudes sur la reprise de l'économie américaine et sur la véracité des comptes des entreprises continuent d'alimenter la défiance vis-à-vis des actifs libellés en dollar et donc de peser sur la devise américaine. Le président de la Réserve Fédérale des Etats-Unis a laissé entendre mardi dernier que les taux d'intérêt américains resteraient à leur plus faible niveau depuis quarante ans, car même si l'économie a bien résisté aux chocs, comme les attentats du 11 septembre et les scandales comptables qui ont ébranlé la bourse, elle mettra du temps à s'en remettre. « Bien que l'économie ait remarquablement bien résisté aux chocs récents, il n'est pas étonnant que leurs effets déprimants persistent », a déclaré le patron de la banque centrale américaine lors de son compte rendu semestriel de politique monétaire devant la commission bancaire du Sénat. La faiblesse de l'inflation, a-t-il rappelé, a permis à la FED de maintenir ses taux à leur niveau le plus bas depuis quarante ans, le taux de l'argent au jour le jour (fed funds) étant actuellement à 1,75%. « Nous avons décidé de poursuivre cette politique accommodante jusqu'à ce que nous ayons la preuve que les forces qui freinent la croissance se soient suffisamment affaiblies pour permettre aux fondamentaux, qui sont vigoureux, de se manifester plus entièrement », a dit Greenspan. Les marchés américains, qui avaient dans un premier temps accentué leur baisse après les propos de Greenspan, ont ensuite réduit leurs pertes, avant de les aggraver à nouvveau en fin de séance du 16 juillet. Ainsi, le Dow Jones, qui a perdu jusqu'à près de 2,7% dans la foulée de l'ouverture, a clôturé en baisse de 1,92% à 8.473,11 points, après être brièvement repassé au-dessus des 8.600 points. De même, le S&P-500, qui a abandonné jusqu'à 2,26%, passant sous la barre des 900 points avant de se reprendre vigoureusement, a terminée sur un repli de 1,85% à 900,94. Le Nasdaq composite , lui, n'a perdu au plus que 1,3%, avant de repartir en hausse et de repasser au-dessus des 1.400 points. Yoyo en Europe. La résistance affichée par les marchés américains a permis aux bourses européennes de se reprendre après leur nouvel accès de déprime de la matinée. Ainsi l'indice Eurotop 300, qui avait perdu jusqu'à 3,23% touchant un plus bas en séance de 907,47 s'est-il repris, effaçant pratiquement l'intégralité de ces pertes en fin de journée pour clôturer en repli de 0,11% à 936,79 points. L'indice Eurostoxx 50 plus étroit, parvenait quant à lui à repasser dans le vert affichant une progression de 0,17% à 2.713,73 points en clôture après avoir perdu jusqu'à 3,70% et avoir enfoncé le seuil des 2.600 points. Toutefois, les marchés européens ne sont pas parvenus à se reprendre significativement après leur séance noire de lundi dernier. Les mouvements erratiques qui les affectent ne font que souligner la nervosité des investisseurs, accentuée par de nombreuses rumeurs d'insolvabilité, de pertes sur les dérivés ou de ventes d'actifs pour respecter leurs ratios prudentiels par les banques ou les compagnies d'assurances. Dans ce climat délétère, les investisseurs redoutent que la période de publication des résultats qui s'ouvre aux Etats-Unis comme En europe ne se traduise par de mauvaises surprises. Par ailleurs, alan greenspan n'a pas exclu que certaines entreprises américaines soient amenées à corriger leurs comptes avant le délai fixé à la mi-août par la sec, l'autorité de contrôle des marchés financiers américains, pour que toutes les entreprises cotées présentent des comptes fiables.