La dernière session du conseil de la ville de Rabat se transforme en ring de boxe En plus du hooliganisme dans les stades, il va falloir lutter contre le hooliganisme dans les conseils communaux. En effet, la dernière session du conseil de la ville de Rabat, tenue vendredi dernier, a été marquée par des scènes de pugilat entre les membres. Censés donner l'exemple, les conseillers communaux sont perçus aujourd'hui comme de parfaits hooligans. Une vidéo pour le moins scandaleuse montre comment des membres du conseil de la ville se bagarrent tels des écoliers dans une cour de récréation. Ce n'est pas tout. Le mobilier de la salle de réunion du conseil communal a été saccagé, les tables renversées et le matériel jeté par terre. Le Parti de la justice et du développement (PJD), qui dirige le conseil de la ville depuis septembre 2015, accuse ouvertement les membres du groupe du Parti authenticité et modernité (PAM) de chercher la suspension de la session. Le groupe de la gauche fédérale accuse également le PAM. «A travers ces comportements, les conseillers pamistes ont voulu saboter la session du conseil de la ville pour empêcher l'adoption du budget de la ville mais la majorité est parvenue malgré tout à valider le projet de budget», indiquent les responsables du parti de la lampe. Et de poursuivre: «Les mêmes membres ont d'ailleurs tenté de saboter les deux sessions précédentes du conseil de la ville». Le PJD affirme que le maire pjdiste de Rabat, Mohamed Sadiki, ainsi que le secrétaire général du conseil de la ville ont été violentés. Faux, rétorque le groupe pamiste au sein du même conseil. Le parti a organisé une conférence de presse le lendemain des faits, pour expliquer les circonstances de l'incident. «Le maire de la ville a insisté pour inclure dans la discussion la partie réservée aux dépenses alors qu'elle n'était pas programmée dans l'ordre du jour. Ceci explique les divergences qui ont éclaté entre les membres du conseil de la ville», a fait savoir Aziz Benazouz, conseiller communal PAM à Rabat. Et d'ajouter : «Les incidents qui ont émaillé les travaux du conseil de la ville sont une parfaite mise en scène orchestrée par la majorité aux commandes du conseil. D'ailleurs, des instructions avaient été données à des intrus pour envahir la salle de réunion». En dépit de ces déclarations et contre-déclarations, une ligne a été franchie par les élus locaux de la capitale du pays. Les scènes de pugilat qui ont fait le tour de la Toile offrent un triste spectacle de la part de personnes censées donner l'exemple.