La croissance urbaine ne se fait pas dans des conditions raisonnablement prévisibles. C'est du moins ce qu'a affirmé Michel Rocard, ancien Premier ministre français, lors d'un colloque international organisé, jeudi 11 février à Tanger, autour du thème «Croissance urbaine dans les pays en développement et accès aux services essentiels, de contraintes en opportunités». «Il est moins facile d'organiser l'offre de service au même niveau que cette croissance urbaine», a-t-il souligné. Organisée par le think tank (Re)sources, cette manifestation de deux jours visait à créer un lieu de rencontre entre plusieurs personnalités politiques et économiques pour débattre de cette problématique et d'émettre des recommandations pour y faire face. Contrairement aux pays d'Amérique du Nord, d'Europe et d'Australie, dont le taux d'urbanisation a dernièrement tendance à ralentir, ce phénomène «est prégnant dans les pays émergents et va y accélérer dans les décennies à venir», a indiqué le président de (Re)sources et directeur général de Veolia Afrique-Moyen-Orient, Patrice Fonlladosa. L'intervenant a poursuivi que l'urbanisation fragmente la ville, lorsqu'elle se fait de façon non maîtrisée, et engendre des quartiers informels, non raccordés aux services essentiels. Dans ce contexte de concentration intense des populations, «les besoins en infrastructures vont être considérables et nécessitent une véritable stratégie pour leur définition, leur financement et leur mise en œuvre dans des villes menacées par les évènements météorologiques extrêmes, et qui n'ont pas toujours les moyens de prendre en main leur propre urbanisation», a affirmé M. Fonlladosa. Concernant Tanger, celle-ci connaît, selon l'intervenant, une grande évolution urbanistique se situant à 82%. «Ce développement urbain a été voulu, pour permettre le développement d'une véritable métropole méditerranéenne», a dit M. Fonlladosa.