Quand il lui a demandé ce qui lui est arrivé elle a fondu en larmes. Il l'a sollicitée de se calmer pour savoir au juste ce qui s'est passé. Mais, elle continuait à se tenir le visage entre ses deux mains tout en pleurant à chaudes larmes. Il fallait attendre plus d'une trentaine de minutes pour qu'elle arrive à raconter toute l'histoire à son mari. Nous sommes dans la commune rurale Lâattaouia, à vingt-huit kilomètres au sud de Kelaât Sraghna et à soixante-quatorze kilomètres de l'Est de Marrakech, cette femme, mère de famille, s'est rendue, le premier mardi de ce mois de janvier, chez une de ses proches. Le soir, vers 19 h, alors que le douar plongeait déjà dans l'obscurité, elle a emprunté le chemin la menant chez elle. Ce n'était pas la première fois qu'elle traversait à cette heure-ci le douar du moment qu'il n'y avait rien ni personne à craindre, tout le monde se connaît. Tout à coup, elle a entendu un bruit de pas derrière elle. C'est certainement un habitant du douar, s'est-elle rassurée, sans se tourner. Mais en vérité un grand danger la guettait. Effectivement, deux jeunes, armés de couteaux, se sont approchés d'elle, lui ont ordonné de ne piper mot et de les accompagner. Elle les a suppliés de la laisser partir leur expliquant qu'elle est une mère de famille, qu'elle a des enfants et qu'elle ne pouvait pas les accompagner. Mais c'était loin d'attendrir les deux jeunes qui sont devenus plus menaçants. Bref elle leur a cédé. Tous les deux l'ont conduite vers un lieu non fréquenté pour abuser d'elle à tour de rôle. Ce n'est que trois heures plus tard qu'ils l'ont relâchée pour retourner chez elle. Hors de lui, son mari qui a écouté l'histoire, a décidé de l'emmener au poste de la gendarmerie royale de Lâattaouia pour porter plainte. Une enquête minutieuse a été diligentée par les gendarmes. Après plus de deux semaines d'investigations, les auteurs de ce kidnapping doublé de viol collectif ont été arrêtés, mercredi 20 janvier. Il s'agit de deux amis, âgés respectivement de dix-huit et de dix-neuf ans, issus tous les deux de deux douars différents de la commune rurale Lafrayta. Samedi dernier, les deux mis en cause, qui ont avoué leurs crimes, ont été traduits devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Marrakech.