Seulement, les policiers essayaient de le calmer et de le maintenir à sa place. Pour empêcher toute perturbation de l'audience, le président de la Cour a donné l'ordre aux policiers de le conduire vers la geôle de la Cour afin de le garder avant d'entamer l'examen de son affaire concernant un crime d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. Ce n'est que deux heures plus tard, après l'examen d'autres affaires, que le mis en cause a été conduit, une fois encore, à la salle d'audience puis au box des accusés, entouré de quatre policiers. Est-il un aliéné mental ou fait-il semblant ? Pour la Cour qui a entamé son interrogatoire, le comportement du mis en cause laisse croire qu'il est effectivement malade. En effet, il ne répondait à aucune question, il délirait tout en tournant de temps en temps la tête vers l'assistance. Sur le procès-verbal de son audition par la police judiciaire, on apprend qu'il venait de quitter son domicile, armé d'un couteau, quand il a rencontré son voisin. Ce dernier, âgé de quarante-deux ans, père de deux enfants, ne savait pas à quel saint se vouer quand il s'est retrouvé face à face avec le mis en cause qui semblait avoir l'intention de se venger de lui. La victime avait maltraité le mis en cause quand ce dernier a frappé son fils, a expliqué un témoin devant la Cour. Sans hésitation, le mis en cause lui a donné deux coups de couteau avant de prendre la fuite. Mais, quelques heures plus tard, il a été arrêté. En effet, le mis en cause s'est calmé quand l'avocat le soutenant, dans le cadre de l'assistance judiciaire, présentait sa plaidoirie qui s'est fondée sur le rapport de l'expertise médicale effectué par un psychiatre nommé par la Cour. Ce rapport a conclu que le mis en cause était effectivement un aliéné mental et qu'il était inconscient quand il a commis son crime. Sur la base de ce rapport, la Cour a estimé que le mis en cause est irresponsable de son crime et a ordonné de l'interner dans un hôpital psychiatrique.