Le PJD qui persiste et signe sur son référentiel islamiste a joué la carte des élections des bureaux de communes avec l'esprit d'un parti à grande culture politicienne. Ses dirigeants centraux et locaux ont réussi à composer avec toutes les tendances politiques à partir de la droite conservatrice et la droite libérale en passant par le centre tout en flirtant avec la gauche. Le PJD qui persiste et signe sur son référentiel islamiste a joué la carte des élections des bureaux de communes avec l'esprit d'un parti à grande culture politicienne. Ses dirigeants centraux et locaux ont réussi à composer avec toutes les tendances politiques à partir de la droite conservatrice et la droite libérale en passant par le centre tout en flirtant avec la gauche. Tout le parterre politique national y est passé mais d'un adversaire à un allié selon l'arithmétique de chaque ville : PI , RNI, MP, UC, USFP, ADL...etc. C'est dire combien les Islamistes accordent peu de cas aux alliances naturelles dictées par des principes quand leur intérêt électoral n'est pas servi. C'est de bonne guerre pour un parti qui a réussi à surmonter la crise post attentats du 16 mai en glanant d'importants sièges dans les communes des petites et grandes villes. Certes il a fallu qu'il effectue un virage de 180 degrés en se reconvertissant, le temps d'une élection, d'une mouvance conservatrice à un parti à politique politicienne. Ses dirigeants ne s'en cachent pas et semblent même fiers d'avoir joué le rôle d'un arbitre influent dans la constitution des bureaux de communes. L'argumentaire qu'ils développement ne manque pas de subtilité comme le démontre le député Abdessamad Haykar en parlant des alliances de Casablanca. Pour lui, les ententes dans les communales ne se fondent pas sur des critères d'affinités idéologiques ou référentielles mais la majorité se fait sur des engagements et des programmes partagés. Une belle manière de justifier des contradictions comme celle de soutenir les progressistes «athées» de l'USFP à Fès et de les combattre en s'alliant avec les libéraux trop «libertins» de l'UC. Dans tous les cas de figure le référentiel islamiste n'a à aucun moment prévalu y compris quand le PJD lâche , sans état d'âme, son premier allié spirituel en l'occurrence le parti de l'Istiqlal. Là aussi la réponse du docteur Reda Benkhaldoune, membre du secrétariat général du PJD est imparable. Pour lui ceux qui parlent d'alliance contre nature du parti islamiste devraient méditer sur celles de l'USFP avec le PJD. Maintenant que les dés des communes sont jetés, les responsables du PJD ne se gênent plus pour dénoncer leurs alliés d'hier et clamer haut et fort qu'ils ont profité de la désunion de la majorité pour se repositionner. Personne ne pourra leur contester cette victoire sur l'échiquier politique local et surtout sur leurs adversaires de la gauche. Les islamistes se sont avérés des vrais manipulateurs politiques en semant la division au sein d'un bloc dit démocratique mais qui a été vidé de ses démocrates. Ce faisant ils ont entrepris une grande percée dans la gestion des affaires publiques locales sans heurter aucune sensibilité de l'échiquier politique marocain. Ils ne cachent pas la recette de cette avancée politique qu'ils attribuent à une méthodologie de progression graduelle loin de tout aventurisme populiste. Qui pourrait le leur reprocher dans une conjoncture qui se caractérise par la défection de l'électorat et les profondes divisions qui sévissent dans le camp des démocrates. Le PJD joue sur du velours, faute d'un discours crédible, de ses détracteurs.