Les éclaircissements donnés par le ministre de l'Intérieur à la presse, ce week-end, portent, certes, pour l'essentiel sur les futures élections. Il fallait effectivement, stopper à la naissance une rumeur qui a pris appui sur la décision du Conseil constitutionnel nécessitant des amendements du code électoral, pour extrapoler abusivement et conclure à un ajournement des législatives. Les éclaircissements donnés par le ministre de l'Intérieur à la presse, ce week-end, portent, certes, pour l'essentiel sur les futures élections. Il fallait effectivement, stopper à la naissance une rumeur qui a pris appui sur la décision du Conseil constitutionnel nécessitant des amendements du code électoral, pour extrapoler abusivement et conclure à un ajournement des législatives. De manière sans équivoque, le ministre a mis un terme à ce que certains appelaient de leurs vœux en voulant retarder au maximum ce qui leur semblait un rendez-vous risqué, de leur strict point de vue. Sur ce plan, M. Jettou a été très explicite. Les élections auront lieu, au plus tard la première semaine d'octobre prochain. Les préparatifs, tant techniques qu'institutionnels et politiques, vont bon train. La cadence est soutenue, parce qu'il faut, d'une part, gérer les innovations relatives au nouveau mode de scrutin et au nouveau découpage. Et, d'autre part, faire en sorte que toutes les garanties nécessaires à la tenue d'élections libres, équitables et transparentes soient réunies. C'est le sens même que Sa Majesté le Roi Mohammed VI veut donner à ce premier grand rendez-vous politique national de son règne. Et c'est aussi la finalité vers laquelle est tourné le gouvernement de Abderrahmane Youssoufi. Des élections propres seront certainement la meilleure manière d'argumenter en faveur du bilan de ce gouvernement, qui a le mérite de gérer la transition démocratique du pays, dans un contexte régional et international des plus difficiles. Le respect du calendrier politique et l'émergence de nouvelles élites devront justement mobiliser davantage le pays pour faire face à des échéances et à des obligations stratégiques qui nous attendent. En tête de ces obligations se situe la question de notre intégrité territoriale qui implique plus que jamais de la vigilance et de la solidité dans le front intérieur. Conjuguer la défense de l'intégrité territoriale du pays avec les exigences de l'ouverture et la démocratie constitue en effet le véritable enjeu du patriotisme moderne. C'est ce défi que le Maroc doit relever avec ses régions décentralisées et économiquement autonomes. Celles-ci, dans le sillage des grandes orientations royales, devront à terme permettre au Maroc d'être mieux armé pour faire face aux impératifs du libre-échange avec l'Europe et les remises en question sérieuses que cela demande. Il est évident que ces élections législatives, comme le ministre l'a confirmé, sont au cœur des dispositifs de rénovation et de mise à niveau que le pays est en train de vivre. Dire l'importance de ce scrutin, ce n'est pas tomber dans la banalité, mais affirmer que dans la vie d'une nation il y a des rendez-vous cruciaux à ne pas manquer et bien les élections de cette année sont effectivement un rendez-vous majeur.