Marrakech. Les habitations vétustes constituent un danger pour les habitants. La semaine dernière, l'écroulement d'une vieille habitation a provoqué la mort de trois personnes d'une même famille. La semaine dernière les riverains du Derb Zanboua à Bab Doukkala, un des quartiers les plus anciens et les plus populeux de la médina intra muros se sont réveillés subitement vers une heure du matin par le grondement de l'écroulement d'une maison située au fond de l'impasse. Trois personnes d'une même famille ont trouvé la mort à la suite de cette catastrophe, la grand-mère paternelle, une jeune fille de 29 ans et un garçon de 4 ans. Une fillette de 7 ans est sauvée par miracle après avoir passé plus de 2 heures sous les décombres. Le père qui suivait la retransmission d'un match de football à la télé dans une autre pièce ainsi que son épouse ont également échappé à une mort certaine. Il est à préciser qu'avec une superficie de 6,4 km2 et plus de 200.000 habitants , la médina intra-muros de Marrakech connaît la plus forte concentration populaire du Royaume. Mais depuis quelques années, les matériaux utilisés pour la construction des maisons, ont atteint un niveau de précarité, à tel point que les occupants vivent continuellement sous la menace de voir un jour ou l'autre le toit de leur demeure tomber sur leur tête. Prês des deux tiers de la population de la médina vivent, en permanence sous cette psychose. Les maisons construites en prisé avec des toits en poutres de bois ou de troncs de palmiers, ces matériaux ne supportent plus l'usure causée par des intempéries durant des dizaines voire des centaines d'années. Seules les familles aux revenus modestes continuent à vivre dans des conditions souvent insalubres, remerciant Dieu, de constater, à chaque réveil que leur toit tient toujours le coup. Quant aux personnes aisées, elles ont opté, depuis longtemps déjà pour une des solutions suivantes. Quitter la médina vers des quartiers cossus de la ville, après avoir vendu leurs Riads à des étrangers qui vont vite les transformer, avant des les occuper, en résidences secondaires de luxe, ou en maisons d'hôtes. La deuxième solution consiste à reprendre entièrement la construction en béton et en acier, de la demeure familiale, afin d'assurer à leurs enfants une vie décente. Mais que faire pour assurer aux habitants de la médina sécurité et sérénité se demandent les observateurs avertis. Bien entendu, il faut reconnaître que les efforts consentis par les autorités locales et les élus sont louables, en matière de restructuration de dallage de presque la totalité des rues et des derbs de la médina. Le réseau d'assainissement liquide est également une opération réussie. Le ramassage des ordures ménagères ne pose plus de problèmes aux citoyens ainsi que l'éclairage public. Cependant, le problème de la perte de vies humaines, causée, tout au cours de l'année par l'effondrement d'anciennes maisons demeure d'actualité. Au moment même où le gouvernement fait de la lutte contre le logement insalubre son fer de lance, les habitants de la médina intra-muros de Marrakech, restent en marge de ces opérations. L'autre côté négatif de cette situation qui cause énormément de préjudices aux victimes de ces effondrements, réside dans le fait qu' après chaque catastrophe, aucune réparation des torts subis n'est accordée aux rescapés. Ils sont abandonnés à leur triste sort, sans abris trouvant parfois refuge chez des membres de leur famille, ou continuant à vivre sur les décombres de leur ancienne demeure à la belle étoile tout en restant dans l'expectative d'une promesse qui ne se réalise jamais. • Correspondance régionale