L'Office National des Recherches et d'Exploitations Pétrolières (ONAREP) et la Société pétrolière espagnole Repsol Exploracion SA ont signé, vendredi à Rabat, un accord pétrolier portant sur trois permis d'exploration dans une zone offshore située dans la région de Tanger-Larache. Un accord qui dépasse le seul aspect économique. Repsol Exploracion SA s'intéresse de nouveau au Maroc. La crise entre le Royaume et la société espagnole n'est désormais que de l'histoire ancienne. Et pour cause, l'Office National des recherches et d'exploitations pétrolières (ONAREP) et la Société pétrolière espagnole ont signé, vendredi à Rabat, un accord pétrolier portant sur trois permis d'exploration dans la zone d'intérêt Tanger-Larache offshore. Cet accord qui porte sur la zone offshore Tanger-Larache au large des côtes marocaines et couvre une superficie de 6.000 km2, sur une durée totale de huit ans répartie en trois période, vient mettre fin aux rumeurs parlant d'un désintérêt total et définitif de la société pétrolière espagnole à l'égard du Maroc. Des rumeurs qui se fondaient sur l'autorisation de prospection pétrolière pour sept zones maritimes autour de Fuerteventura et de Lanzarote, face au Maroc, sur une surface de 600 km2. Accordée en 2001, cette autorisation, valable six ans, avait provoqué une protestation du Maroc, ces exploitations se déroulant dans les eaux territoriales marocaines. L'accord de vendredi fait donc figure de véritable réconciliation. En témoigne la présence massive d'officiels Espagnols lors de la cérémonie de signature. Un accord qui vient renforcer les onze accords pétroliers et les quatre contrats de reconnaissance, portant aussi bien sur l'onshore que sur l'offshore, qui lient le Maroc aux différentes compagnies pétrolières internationales. C'est aussi, et selon le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Boutaleb, un moyen de consolider la coopération existante entre les entreprises marocaines et espagnoles dans les différents créneaux du secteur de l'énergie (électricité, énergies renouvelables, maîtrise de l'énergie, électrification rurale). Cet accord, dont la première tranche, de trois ans, concerne les travaux de géophysique et des études géologiques pour l'évaluation du potentiel en hydrocarbures, témoigne de l'intérêt porté par les compagnies internationales à l'offshore marocain. Le ministre a rappelé à cet égard que plusieurs permis et contrats de reconnaissance concernant cette zone ont été signés depuis la promulgation du nouveau Code des hydrocarbures. Actuellement, près de 85 pc de la superficie explorée au Maroc se trouve en offshore, a indiqué M. Boutaleb, réitérant la disposition de l'ONAREP et de son département à apporter l'assistance nécessaire pour la concrétisation des programmes de Repsol, déjà présente au Maroc à l'échelle régionale dans le secteur de la distribution de gaz butane dans l'Oriental, environ 2,5% du marché national. De son côté, Amina Benkhadra, DG de l'ONAREP, a souligné, dans des propos relayés par l'agence MAP, que l'accord pétrolier sur Tanger-Larache offshore «vient renforcer les excellentes relations de coopération dans le domaine de l'énergie entre le Maroc et l'Espagne notamment à travers l'interconnexion électrique et le Gazoduc Maghreb-Europe, en prélude à la boucle énergétique méditerranéenne ». La directrice générale de l'ONAREP a exprimé également le souhait de voir l'Office et Repsol s'engager également dans le transfert de technologie, les échanges scientifiques et d'expériences dans les différents domaines de l'industrie pétrolière. Cette action s'inscrit dans le cadre d'une série de démarches et d'accords à caractère politique-économique entre le Maroc et l'Espagne. Même si les rapports au niveau politique entre les deux royaumes son caractérisées par un éternel « je t'aime, moi non plus », les enjeux économiques d'un partenariat stratégique des deux pays a tendance à prendre le dessus sur tout le reste. Tant mieux.