ALM : L'équipe nationale des U23 a été éliminée de la course aux JO de Rio de Janeiro. Quelle analyse faites-vous de la prestation d'une équipe que vous chapeautez techniquement ? Nasser Larguet : En effet, cette élimination est pour moi inacceptable, au vu de la dernière prestation en Tunisie. En tant que technicien et responsable, je fondais beaucoup d'espoirs sur ce groupe et sur ce match, par rapport aux dernières prestations dans les différents rassemblements, matchs amicaux et tournois. Ma déception est d'autant plus grande que nous avions mis tous les moyens pour cette équipe et son staff technique pour préparer cet événement et les suivants, et ceux grâce à Messieurs le président de FRMF Fouzi Lekjaa et le président de la commission des équipes nationales Nour Eddine El Bouchehati. Pour ce qui est de l'analyse technique, l'ensemble du groupe a montré des limites dans tous les domaines (technique, tactique, physique et mental) et l'élimination a été actée au match aller gagné seulement 1-0 alors que les occasions pour se mettre à l'abri étaient nombreuses. Vous avez déclaré qu'il va y avoir des changements dans l'ensemble des staffs techniques. Pensez-vous que c'est la solution pour mettre fin à cette série de défaites ? Oui sans détour, il faut du renouveau, un nouvel élan, une nouvelle approche, avec un dénominateur commun entre toutes les équipes nationales de jeunes. N'oublions pas que dans le football, nous devons constamment nous remettre en question, ce qui n'a pas été fait ces dernières saisons : dans le noyau des U23 une grande partie des joueurs vivent ensemble depuis 2009, avec pratiquement les mêmes staffs : U17 pour la CAN 2011 élimination contre la Zambie, U20 pour la CAN 2013 élimination contre le Ghana, U23 pour la CAN 2015 élimination contre la Tunisie, U17 pour la CAN 2014 élimination contre la Guinée et les U20 pour la CAN 2014 élimination contre le Togo. Vous qui avez accompli vos tâches à la tête de la direction technique, qui est responsable de cette piètre prestation ? Je suis le premier responsable et la responsabilité repose aussi sur tous : staffs, encadrement, joueurs. La seule entité qui n'est pas responsable est la Fédération comme signalé avant, car elle a mis tous les moyens à la disposition des joueurs et du staff. Pensez-vous que Hassan Benabicha a raté sa mission ? Tout d'abord, une personne, quelle qu'elle soit, quand elle est responsable, assume en totalité la réussite comme l'échec. Ensuite, pour le cas de monsieur Hassan Benabicha, il a vécu de bons moments avec ses jeunes mais aussi des moments difficiles, parmi eux cette élimination. S'ils sont spécialistes, ils ont été dans le circuit de ce football depuis de longues années : alors cette situation n'est-elle pas la leur ? La nouvelle Fédération a seulement 14 mois et la DTN 12 mois, elle a une vision en mettant en place une politique, une stratégie et se fixe des objectifs réalistes en rapport avec le terrain. Aujourd'hui, en tant que DTN avec notre équipe nous avons profité de ces 12 mois pour comprendre le football de base et d'élite afin d'identifier nos lacunes et nos forces. Ce travail, nous le faisons en impliquant les vrais acteurs du football : les ligues, Les clubs amateurs et les clubs professionnels à travers leurs centres de formation. Des programmes et actions ont été mis en place pour partir sur un réel et solide socle de travail. Maintenant que les Olympiques ont raté la qualification aux JO, quelle est la prochaine étape et comment voyez-vous l'avenir de ces catégorie ? Pour cette équipe U23 et je m'en suis expliqué avec toutes les composantes de celle-ci, le soir même de la défaite, en tant que responsable je me dois de continuer à la faire vivre et que les meilleurs de cette génération devront confirmer leur potentiel avec une plus grande exigence de haut niveau d'abord dans leurs clubs. Les meilleurs professionnels locaux avec nos jeunes professionnele marocains d'Europe, nous continuerons avec l'approbation de mon président Fouzi Lekjaa et de Noureddine EL Bouchehati, de les réunir, les faire travailler durant les dates FIFA, puisque malgré tout, grâce à notre crédibilité nous sommes sollicités par de grandes nations afin de faire des tournois et confrontations avec cette génération. Des perspectives ? Plus de pratique chez les jeunes filles et garçons. De meilleurs cadres formés aux joutes de haut niveau. De meilleures compétitions chez tous les jeunes. Une meilleure détection (elle est déjà en place). Un meilleur travail en continu avec toutes les équipes nationales de jeunes… Continuer le travail (développement des pratiques, formation de cadres, détection et sélections nationales) déjà initié, depuis octobre 2014, et une défaite même me faisant personnellement mal (surtout la manière), m'encourage à être plus fort (dans la défaite, pour construire, j'apprends plus que dans la victoire artificielle parfois). Les chantiers sont nombreux, le défi est grand, notre volonté de travail est forte et enfin nous sommes dans l'action et non dans le discours. Notre président à tracé la feuille de route et nous nous y tenons.