Après la généralisation de la scolarisation, celle de l'application informatique à l'ensemble du monde scolaire s'impose. La révolution que connaît le monde des télécommunications et du traitement de l'information n‘épargne aucun secteur. L'enseignement est à son tour devant le défi qu'impose le traitement automatique de l'information. Désormais, l'analphabète ne sera pas uniquement celui qui «ne sait ni lire ni écrire», mais également celui qui ignore les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Soucieux des changements de cette révolution informatique et dans sa quête d'enraciner le «souci informatique» à tous les stades de l'enseignement et à toutes les tâches qui entourent la transmission du savoir, tant au niveau secondaire qu'au primaire, le ministère de l'éducation nationale compte organiser en juillet prochain des «journées nationales de l'informatique». La manifestation se déroulera en présence de partenaires canadiens, des provinces du nouveau Brunswick et du Québec, européens, France et Espagne, et Indiens, ceux qui ont développé le Simputer, l'ordinateur de poche le moins cher et qui tourne sous le système d'exploitation Linux. Dans le cadre des préparatifs à cette manifestation, le ministre de l'éducation nationale, Abdellah Saâf a effectué une visite de cinq jours au Canada pour s'enquérir des possibilités qu'offre l'expérience canadienne en matière d'accès généralisé à l'outil informatique en milieu scolaire. Les perspectives de coopération avec les partenaires canadiens concernent des domaines pointus relevant de l'utilisation de l'ordinateur en matière de formation à distance et de production multimédia ainsi que la mise sur pieds d'un projet global qui touche l'intégration des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans tout le secteur éducatif national. Actuellement le ministère de l'éducation nationale développe un important projet portant sur une intégration de l'outil informatique en milieu scolaire basé principalement sur les logiciels libres, notamment Linux, et sur des ordinateurs recyclés. Ce projet, à frais partagés, selon une formule de partenariat, évalué à quelque 800.000 dollars canadiens, verra la participation de l'agence canadienne de développement international (ACDI) par l'entremise de son programme de coopération industrielle qu'elle gère comme un «lien entre les intérêts commerciaux et les intérêts du développement». Ce projet comporte un volet formation englobant aussi bien la formation des formateurs qui initieront les futurs utilisateurs, que celle des techniciens pour le recyclage et la maintenance des ordinateurs. Il est à souligner, aujourd'hui, que la maîtrise de l'outil informatique est devenue indispensable dans plusieurs secteurs d'activité. Pour ne pas être déphasé par rapport aux exigences du marché du travail, le pays est appelé à généraliser l'application informatique à l'ensemble du monde Scolaire. Après la généralisation de la scolarisation, c'est celle de l'outil informatique qui s'impose maintenant.