Rabat et Alger ont décidé, à l'issue de la visite du ministre de l'Intérieur à la capitale algérienne, de réunir un groupe de travail ad hoc, chargé de la coordination entre les deux pays dans la lutte antiterroriste. La visite du ministre de l'Intérieur, Al Mustapha Sahel, en Algérie, a pris fin hier avec la publication d'un communiqué commun avec son homologue algérien, Noureddine Yazid Zerhouni, dans lequel les deux responsables ont mis en exergue "la volonté des deux pays à oeuvrer dans le sens de l'édification d'un Maghreb arabe uni, qui répond aux aspirations de nos deux peuples et qui contribue au développement de nos nations". Les deux ministres ont annoncé, à cette occasion, que, conformément aux directives de SM le Roi Mohammed VI et le président Abdelaziz Bouteflika, les deux pays sont convenus de réunir le groupe de travail mixte ad hoc chargé de sécurité, au cours du 4ème trimestre de cette année. Selon le communiqué conjoint, ce groupe de travail a pour mission de mettre en place les mécanismes de coordination efficace en matière de sécurité et notamment la lutte contre le terrorisme, l'immigration illégale et toutes formes de trafic illicite. Les deux ministres ont par ailleurs annoncé que leurs départements respectifs sont décidés à insuffler une nouvelle dynamique à la coopération dans le domaine des collectivités locales, notamment par l'encouragement des initiatives visant à promouvoir le développement local. S'agissant du problème de l'invasion des criquets pèlerins auquel les deux pays font face depuis plusieurs mois, les deux pays ont réaffirmé leur volonté de renforcer leur coopération en matière de lutte antiacridienne. Les deux ministres se sont "engagés à oeuvrer, en coordination avec les autres départements concernés, pour endiguer la prolifération de ce fléau". Enfin le communiqué commun affirme que "les discussions, soulignent les deux parties, se sont déroulées dans un climat empreint d'amitié, de cordialité et de respect mutuel et ont permis de procéder à un large tour d'horizon sur les questions d'intérêt commun". Rappelons que M. Sahel avait été reçu en audience, mardi, par le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, à qui il a transmis un message verbal de SM le Roi Mohammed VI. "Cette audience a été l'occasion pour moi d'exprimer au président algérien tout le respect, la considération et l'amitié que voue SM le Roi Mohammed VI à l'endroit du peuple algérien frère", a indiqué le ministre dans une déclaration à la presse à l'issue de cette audience. Le ministre de l'Intérieur a ajouté avoir réaffirmé au chef de l'Etat algérien "l'engagement du Maroc à soutenir le développement de ces relations qui ont une dimension et une profondeur particulières". Par ailleurs, le ministre algérien des Affaires étrangères, M. Abdelaziz Belkhadem, a déclaré, mardi, que la visite en Algérie du ministre marocain de l'Intérieur s'inscrit dans le cadre de la mise en place d'un "mécanisme commun dans le domaine sécuritaire au sens le plus large". Le chef de la diplomatie algérienne, qui était l'invité de l'émission "Club de la télévision algérienne", a expliqué que "ce mécanisme vise à lutter contre le terrorisme, l'immigration clandestine, la contrebande et le trafic de drogue". S'agissant de la question de l'ouverture des frontières, le ministre algérien a expliqué que les deux pays sont actuellement "en train d'assainir les relations pour jeter les bases de rencontre avec le Royaume du Maroc en vue de parvenir à une gestion normale des relations avec nos frères et, par la suite, trouver une solution aux problèmes en suspens et à la question de la réouverture des frontières". Enfin, il faut signaler que la question du Sahara marocain, qui a certainement occupé une place importante dans les entretiens entre le ministre marocain et les responsables algériens, n'a fait l'objet d'aucun commentaire de la part des responsables marocains et algériens. Le gouvernement algérien avait annoncé, la veille de l'arrivée du ministre de l'Intérieur marocain à Alger, que le développement des relations maroco-algériennes n'est pas lié à la question du Sahara.