Le problème de la sécurité routière ne trouve apparemment pas de solution. L'hécatombe se poursuit et il ne se passe pas une semaine sans que la route ne provoque des drames. Les chiffres font peur. Si la situation demeure comme elle est, l'avenir sur les routes marocaines ne serait que plus rapporteur de catastrophes et de malheurs. D'ici 2010, d'après les perspectives d'évolution, publiées par le ministère de l'Equipement et des Transports, les accidents de la circulation sont en passe de pulvériser tous les records : 71 376 accidents corporels avec une augmentation annuelle de 4% de moyenne, 4.803 tués avec une augmentation annuelle de 3,1% et 118.386 blessés. Cela va sans rappeler les 11 milliards de dhs que l'hécatombe coûterait à l'Etat marocain annuellement, soit 2,5 du Produit intérieur brut (PIB). Une affaire qui demande une action participative et l'implication de toutes les composantes de la société, comme l'a affirmé, il y a quelques jours à Settat, Karim Ghellab, ministre de l'Equipement et des Transports. En deux semaines, le nombre des accidents corporels et des blessés légers a enregistré une hausse respectivement de 8,88% et de 8,37%, selon un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Depuis le début du mois d'avril, les autorités marocaines ont lancé une vaste campagne de communication et de sensibilisation à la radio et sur les chaînes de télévision, et ce à travers des spots en arabe et en français qui invitent les automobilistes à respecter le code de la route. Une campagne qui a été marquée par la mise en place du Comité de sécurité routière du Grand Casablanca et du lancement officiel de la mise en œuvre du plan d'action de lutte contre l'insécurité routière, sous l'égide du ministère de l'Equipement et des Transports. A rappeler que le Grand Casablanca concentre, à lui seul, plus de 20% des accidents de la circulation et plus de 10% du nombre de tués. Mais visiblement, la campagne est bien loin de réduire la cadence. Lors d'une rencontre, vendredi à Settat, consacrée à la présentation du Plan stratégique intégré d'urgence (PSIU) pour la sécurité routière dans la région de Chaouia-Ourdigha, M. Ghellab a souligné que les accidents de la route influent négativement sur le développement du pays eu égard à leurs répercussions négatives sur les différents secteurs de l'économie nationale. Ce plan, élaboré en concertation avec les différentes parties concernées, a pour objectif de lutter contre les accidents de la route, a ajouté le ministre, soulignant à ce propos qu'un diagnostic des causes des accidents a révélé qu'il s'agit essentiellement d'une absence de coordination et de concertation entre les différentes parties concernées. Selon M. Ghellab, ce plan national vient définir les structures et les modalités d'application et de suivi des opérations programmées. Par conséquent, une action sera menée sur trois niveaux : la commission présidée par le Premier ministre, la commission permanente présidée par le ministre des Transports et les commissions régionales présidées par les walis ou les gouverneurs. Il a, par ailleurs, mis en exergue l'importance du PSIU qui se décline en sept axes majeurs dont la coordination et la gestion de la sécurité routière, le contrôle, la formation et la réforme du système des examens ainsi que la communication et l'éducation. En 2003, les accidents de la route ont fait, au niveau de la région de Chaouia-Ouedigha, 321 tués, soit 8% de l'ensemble des victimes à l'échelle nationale, a rappelé M.Ghellab. Et de préciser que les statistiques ont démontré que le nombre d'accidents au niveau de la région a enregistré, lors des quatre premiers mois de l'année en cours, une hausse de 22,8 %. C'est cette hausse qui défie toutes les mesures et les campagnes, qui inquiète à plus d'un titre. La Sécurité routière doit certes orienter son action vers les trois composantes que sont le conducteur, la route et le véhicule. Cependant, il n'y a pas que la formation, la mobilisation et la prévention pour améliorer le comportement du conducteur. Il faudrait également accentuer la répression et incriminer les coupables.