Après son annonce en juillet dernier, le Bac pro a été officiellement lancé lundi à Rabat. Pour commencer, ce diplôme a été initié par le ministère de l'éducation nationale et de la formation professionnelle dans les établissements de l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT). Le DG de l'Office ne pouvait que s'en féliciter. «Cette initiative aura des répercussions immédiates», a projeté Larbi Bencheikh. Outre la diversification des offres de formation, ce diplôme permettra, selon lui, de mettre fin à un nombre de problèmes dans le système éducatif. «Le Bac pro est une première amorce d'un système d'orientation. Il contribuera également à réduire le nombre des jeunes déscolarisés. Comme il permettra un gain en termes de coûts», a-t-il énuméré en précisant que cette offre sera évaluée par les professionnels. Le ministère de tutelle s'adosse à cette catégorie pour mettre en place ce diplôme. «C'est un Bac sur lequel nous comptons énormément avec le concours des professionnels pour programmer cette offre. Le but étant de répondre aux besoins économiques et aux dynamiques sectorielles», a indiqué Abdeladim El Guerrouj. Selon le ministre délégué, ce diplôme permet de réaliser une insertion alliant éducation et formation. Ainsi, le jeune peut soit étudier, soit travailler. Son supérieur hiérarchique, Rachid Belmokhtar, perçoit cette formation d'un autre angle. «Ce Bac entre dans le cadre d'une logique plus large. Il s'agit d'un changement destiné à répondre à la problématique de l'éducation qui est très critiquée», a souligné le ministre de l'éducation nationale et de la formation professionnelle. «Il est question d'aller au fond des problèmes. Mais ce n'est pas facile!», a-t-il objecté. Pour le moment, la démarche du ministère consiste à partir d'une nouvelle vision. «Le système éducatif prépare à la vie dont une grande partie est liée à l'emploi. Il faut que nous tenions compte des changements au niveau de ce marché», a détaillé M. Belmokhtar. La vision du ministère comprend également l'intégration. «Nous prévoyons le lancement, dès le primaire, d'un programme de sensibilisation aux métiers et valorisation du travail», a-t-il annoncé. Cette valorisation concerne également le diplôme. Ainsi, les jeunes seront, aux yeux de M. Belmokhtar, à même de disposer de grains de sésame dotés d'une valeur professionnelle. Et le bac pro abonde dans ce sens. L'enseignement collégial n'est pas en reste. Le ministère de tutelle pense à un parcours professionnel pour les enfants âgés entre 12 et 15 ans. «Ces élèves décrochent souvent alors que nous ne leur avons rien offert», a-t-il reconnu en estimant que ce parcours collégial va résoudre le problème. «A partir de 15 ans, ces enfants pourront soit aller au marché du travail en demandant des stages, soit passer au lycée», a-t-il conclu. Abdelilah Hifdi, qui était de la partie, a plaidé pour l'adoption d'une nouvelle approche. «Il faut quitter le savoir vers le savoir-faire en rendant les métiers opérationnels», a recommandé le président de la Fédération du transport. Celui-ci étant l'une des branches du Bac pro. Pour rappel, neuf conventions de partenariat ont été signées entre le ministère de l'éducation nationale et de la formation professionnelle, l'OFPPT et les fédérations professionnelles. En vertu de ces conventions, les professionnels des secteurs concernés s'engagent à définir leurs besoins en personnes qualifiées, la validation des programmes de formation, l'accueil des jeunes en stage en entreprise et leur insertion professionnelle après l'obtention du baccalauréat.