Le ministre des Droits de l'Homme, Mohamed Aujjar a profité d'un entretien avec le délégué régional pour le Proche-orient et l'Afrique du Nord du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Pierre Ryter. Le ministre a souligné, lors de cette entrevue consacré à la présentation du nouveau délégué régional du comité, M. Harald Schmitz De Gruneck, qui succèdera à M. Ryter en juillet prochain, «la position constante du Maroc au sujet du Sahara marocain, passant en revue les derniers développements de cette question». Des Marocains demeurent détenus dans les camps des séparatistes à Tindouf, en territoire algérien, pour certains depuis plus de 20 ans. Le Maroc a toujours attiré l'attention de la communauté internationale sur cette violation flagrante des dispositions de la convention de Genève et réitéré sa condamnation de ce drame humanitaire. Le Royaume a condamné à maintes reprises, devant les différentes instances internationales, les conditions difficiles dans lesquelles vivent ces séquestrés. Ce fut le cas encore lors de la 58ème session de la commission des Droits de l'Homme à Genève au cours de laquelle le ministre des Droits de l'Homme avait appelé la communauté internationale à intervenir pour mettre fin à cette souffrance. En février dernier, une délégation du Parlement européen en visite dans les provinces du Sud avait pu écouter des témoignages de rescapés sur les méthodes de répression et de torture dont sont victimes les séquestrés de Tindouf ainsi que sur les violations flagrantes des droits de l'Homme qui n'épargnent ni les vieillards, ni le enfants, ni les femmes. Les membres de la délégation ont également eu des données sur les autres formes d'exploitation qui sévissent dans les camps de Tindouf contre une population qui y a été amenée et séquestrée depuis le milieu des années soixante-dix et dont les dirigeants du polisario tirent profit. Les quelque 200 prisonniers marocains libérés par le polisario en décembre 2000 et les 190 libérés en 1999, après deux décennies de détention, étaient dans un état de santé tel qu'il avait fallu que des équipes de médecins, de psychothérapeutes et de nutritionnistes se relayent auprès d'eux pendant de longs mois pour leur redonner un aspect humain. La libération de 115 nouveaux prisonniers marocains annoncée avec fracas par le polisario fin ramadan, avait été outrageusement instrumentalisée médiatiquement, les séparatistes l'ayant présentée comme une réponse « à la demande du président du gouvernement espagnol Jose Maria Aznar » et un signe de « reconnaissance de l'intérêt » que l'Espagne a toujours montré pour le conflit du Sahara.