«Si l'enseignant n'est pas impliqué dans le processus de réflexion, la réforme ne trouvera jamais le chemin des classes», c'est ainsi, et en soulignant l'importance d'une approche participative dans le travail du Conseil, que s'est exprimé le président du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS), Omar Azziman. Dans cette optique sera organisé, à partir d'aujourd'hui, un dialogue régional rassemblant le CSEFRS aux acteurs locaux de l'éducation nationale. Annoncées lors d'une conférence de presse tenue hier lundi, au siège de la présidence du Conseil à Rabat, ces rencontres régionales s'étaleront sur deux semaines durant lesquelles les experts du CSEFRS visiteront les 16 régions du Maroc. L'objectif sera dans un premier lieu d'exposer l'état d'avancement du travail du Conseil depuis la nomination de ses membres en juillet 2014, mais surtout de réunir les avis et propositions des enseignants, inspecteurs, responsables des académies régionales et autres acteurs locaux du secteur. «Dans l'histoire postcoloniale du Maroc, nous avons eu plusieurs ministres de l'éducation intègres et compétents qui ont proposé des idées pertinentes. Le problème se situe dans la mise en place de ces idées. Le manque de dialogue fait qu'elles perdent en qualité entre la prise de décision et les salles de cours», a déclaré Omar Azziman. Le président du CSEFRS a ainsi expliqué que le Conseil s'était concerté, dans une première étape, avec des experts. L'étape suivante consiste donc à présenter le résultat de ces concertations aux hommes de terrain pour ensuite y joindre leurs remarques et propositions. Ces rencontres connaîtront la participation de 250 acteurs du secteur de l'éducation nationale dans chacune des régions. Si ce nombre semble réduit par rapport aux 300.000 enseignants recensés par le Conseil au Maroc, le président du CSEFRS a néanmoins expliqué qu'un dispositif sera mis en place sur le site web du Conseil pour recueillir les propositions sur une plus large échelle. La conférence de presse était aussi l'occasion pour Azziman de revenir sur la complexité de la mission du CSEFRS qu'il a décrite comme une «réflexion stratégique à long terme» sur le secteur de l'éducation. Il a ainsi appelé à la mobilisation de l'ensemble de la société. «Nous entamons un chantier énorme. Le système éducatif est complexe, certains problèmes y sont enracinés et nous devons trouver des solutions et des alternatives. Nous avons besoin de la mobilisation de tous les acteurs, pas seulement les enseignants mais aussi les parents d'élèves, le tissu associatif et l'ensemble de la société», a-t-il déclaré. Le président du CSEFRS a également souligné la singularité de la situation actuelle, qui se caractérise d'abord par le vif intérêt que porte SM le Roi à ce secteur, par un engagement durable du Parlement et du gouvernement mais aussi des médias et de la société civile pour réformer l'éducation, et par une Constitution qui apporte des positions fortes et claires à la question de l'éducation. Ces facteurs sont, pour Omar Azziman, une occasion à saisir pour repenser l'école publique et apporter des solutions de fond qui seront le résultat de la collaboration de l'ensemble des acteurs concernés.