La pêche maritime s'organise. En effet, le Maroc a connu, depuis l'intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, une vraie révolution dans sa gestion des ressources maritimes. Cette révolution a été le fruit d'une prise de conscience de l'importance de préserver les ressources halieutiques du pays. C'est ainsi qu'en 2009 un plan stratégique de développement à l'horizon 2020 a été développé pour le secteur. Il s'agit de l'ambitieuse, mais très réaliste, stratégie «Halieutis». Un plan de grandes espérances, avec une feuille de route bien tracée pour le développement et la modernisation du secteur de la pêche au Maroc avec pour objectif ultime de faire de ce secteur un moteur de croissance pour l'économie marocaine. Les ambitions d'une stratégie bien ficelée Elaborée conformément aux orientations stratégiques du Souverain, elle vise la mise à niveau et la modernisation des différents segments du secteur de la pêche ainsi que l'amélioration de sa compétitivité et de sa performance à l'international.Cette grande stratégie entend donc ériger le secteur, à l'horizon 2020, en un véritable créneau de développement du Royaume. Un objectif qui passe par la valorisation pérenne de la richesse halieutique marocaine afin de tripler le PIB du secteur d'ici 2020 et en faire un véritable moteur de croissance pour l'économie marocaine. En perspectives chiffrées, le Plan «Halieutis» vise à augmenter le nombre des emplois directs à 115.000 et à accroître la valeur des exportations des produits de la mer à plus de 3,1 milliards de dollars à terme contre 1,2 milliard en 2007.
«Halieutis» sur le terrain… Le Plan «Halieutis» prévoit la concrétisation d'un certain nombre de projets phares de transformation et de valorisation des produits de la mer, avec à leur tête la création de trois pôles de compétitivité, à savoir Tanger, Agadir, et Laâyoune-Dakhla, devant mobiliser des investissements de 9 milliards de dirhams. Aussi, la nouvelle stratégie halieutique procède d'une vision sectorielle prospective et intégrée. Elle s'appuie sur trois principaux axes déclinés sous forme de projets, à savoir l'exploitation durable des ressources et la promotion d'une pêche responsable impliquant les pêcheurs considérés également comme acteurs majeurs de développement du secteur, le développement d'une pêche performante et de qualité, et le renforcement de la compétitivité à même de conquérir de nouvelles parts de marché tant au niveau national que mondial. Ces trois axes se déclinent en 16 projets. Il s'agit de quatre projets en faveur de la durabilité, quatre projets portant sur la performance, trois projets relatifs à la compétitivité et cinq projets transversaux concernant les actions prévues pour l'encadrement du secteur. Vers une bonne gouvernance du secteur Au delà des perspectives de croissance pour le secteur halieutique, la stratégie nationale a mis l'accent sur un volet important, à savoir la gouvernance du secteur. Ainsi, sur le plan institutionnel, «Halieutis» a prévu la mise en place d'une gouvernance publique forte et mobilisatrice pour moderniser le secteur halieutique. L'objectif ultime de cette manœuvre est la mise en place d'un système de gouvernance sectorielle permettant un transfert de pouvoir graduel aux régions et au secteur privé. En parallèle, un travail d'organisation du secteur est lancé à travers l'organisation de la représentation professionnelle et l'encouragement d'une interprofession. À terme, le secteur de la pêche marocaine bénéficiera certainement d'une synergie des efforts et d'une bonne gouvernance à la fois nationale, régionale et locale de nature à fédérer tous les opérateurs autour des décisions majeures bénéfiques pour la gestion et le développement du secteur. Dans le même sillage, ce système de gouvernance sectorielle vise la mise en place d'un dialogue transparent et efficace entre le gouvernement et les professionnels du secteur de la pêche.
L'aquaculture, un volet phare de «Halieutis» Plus récemment encore, les ambitions de la Stratégie «Halieutis» pour l'aquaculture ont commencé à prendre forme. À ce titre, le Souverain a présidé en avril dernier à Martil la cérémonie de signature de dix conventions relatives au développement de projets aquacoles. Des projets d'un coût global de 1,3 milliard de dirhams axés sur la Baie de Dakhla dans l'océan Atlantique et la Méditerranée au nord du Royaume. Aussi, devant générer quelque 600 emplois directs, ces différents projets permettront une production annuelle globale de 23.000 tonnes de poissons, 1.540 tonnes de coquillages, 70 millions d'alevins et 60 millions de naissains. À noter que dans le cadre de la planification aquacole 2013-2017 et afin d'assurer une bonne exploitation des espaces pouvant faire l'objet de projets aquacoles, l'Agence nationale pour le développement de l'aquaculture (ANDA) a procédé en 2013 au lancement de plans d'aménagement de trois zones identifiées à vocation aquacole (régions de la Méditerranée orientale, de Souss-Massa-Drâa et de Oued Eddahab-Lagouira). De même, deux plans d'aménagement seront lancés par l'ANDA en 2014 et concerneront les régions d'El Jadida et de Tan Tan-Boujdour. Ainsi, ces différents projets aquacoles viennent conforter le plan Halieutis qui a pour ambition de faire du secteur halieutique un véritable moteur de croissance durable pour l'économie nationale, de porter à 21,9 milliards de dirhams le PIB du secteur à l'horizon 2020, de générer quelque 115.000 emplois directs, de participer à l'augmentation de l'exportation des produits de la mer et d'atteindre une production halieutique annuelle de 1.660 millions de tonnes.