Le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane était hier l'hôte de la Chambre des conseillers dans le cadre de la séance mensuelle de questionnement sur la politique générale. Deux thématiques avaient été retenues par le bureau de la deuxième Chambre parlementaire, à savoir la situation de la femme et la politique gouvernementale en matière d'eau et d'énergie. Le chef de l'Exécutif a donc eu l'occasion de nouveau d'expliquer les contours du contrat-programme signé entre l'Etat et l'ONEE (Office national de l'eau et de l'électricité). Un contrat-programme qui se traduira par une révision de la grille tarifaire. Benkirane a expliqué que l'Etat supportera 70% des fonds alors que le reste sera assuré par les ménages. Il est, dans ce sens, revenu sur les différentes tranches sociales. Il semble que le gouvernement opte pour un schéma de cinq tranches. «Nous avons globalement 7 millions de ménages abonnés. Je rappelle de nouveau que 4,1 millions d'abonnés ne seront pas touchés par la révision de la grille tarifaire de l'électricité. Une autre tranche de 1,2 million sera divisée en deux parties. La première paiera une augmentation de 0,60 alors que la deuxième moitié devra payer une hausse de 22 dirhams. S'agissant des foyers consommant entre 200 et 300 kwh, la hausse sera de 25 dirhams pour la première année puis 10 dirhams supplémentaires annuellement sur quatre années», a t-il annoncé. Une cinquième tranche consommant plus de 300 kwh devra payer la vérité des prix. Concernant l'eau, le chef de gouvernement a dit que le Maroc poursuivra sa politique des barrages sachant que la moyenne annuelle au Royaume est de 3 barrages/an. L'Etat semble également miser sur les techniques de dessalement de l'eau de la mer. L'autre thématique du jour concernait la situation de la femme marocaine. Benkirane a ainsi défendu devant la Chambre des conseillers le choix de son gouvernement de traiter la situation de la femme sous un angle plutôt familial. Le chef de gouvernement a même laissé entendre que les femmes ont un rôle plus important à jouer dans leurs foyers pour l'éducation des enfants. Il a également partagé avec les parlementaires une proposition visant à donner aux nouvelles mamans un congé de maternité de deux ans même si Benkirane a reconnu la difficulté de mettre en place une telle mesure. Le numéro un du gouvernement a bien évidemment essuyé les critiques, notamment des partis de l'opposition concernant la politique gouvernementale concernant la situation de la femme. Les conseillers ont surtout pointé du doigt le retard dans la mise en œuvre des dispositions de la Constitution de 2011 en faveur de la femme.