L'Association douanière marocaine a porté plainte contre l'Administration des douanes. Mohamed El Mouaffak, son président, nous explique les raisons de cette action. Entretien. ALM : Vous avez intenté une action devant le tribunal administratif de Casablanca contre l'Administration des douanes. Pouvez-vous nous situer les faits? Mohamed El Mouaffak : Notre action en référé devant le tribunal administratif de Casablanca contre l'Administration des douanes vise essentiellement deux objectifs. En premier, les douze plaignants, en attendant l'adhésion d'autres, demandent l'annulation de la décision arbitraire de mutation de plusieurs agents. En second lieu, nous demandons l'arrêt de l'exécution de cette décision. Lors de la séance du 23 juin, le représentant de l'Administration a obtenu le report jusqu'à la date du 7 juillet prochain. Comment en êtes-vous venus à porter l'affaire devant la justice? Notre action est essentiellement motivée par les manœuvres de la direction des douanes qui ne croit pas aux œuvres sociales. Les manœuvres peu orthodoxes orchestrées par madame le directeur des ressources et de la programmation ont pour seul objectif de mettre la main sur l'Association douanière marocaine. Cette dame essaye par tous les moyens de constituer un clan favorable à son approche, obéissant aux moindres de ses orrdes. D'ailleurs, elle est bien conseillée dans ce sens par un entourage malveillant. Certains membres de l'association vont jusqu'à parler de règlements de compte. Quel est votre commentaire ? Pire. En plus des règlements de compte, nous sommes en proie à un acharnement sans précédent. Notre association compte 7000 adhérents dont 5000 en activité et 2000 retraités. Depuis mai dernier, nous assistons à une volonté de plomber notre structure de l'intérieur. La première action a porté sur la suppression des actions visant l'amélioration du transport au profit des membres de l'association. En plus, la hausse des prix des prestations des centres de vacances est un moyen dissuasif. Le prix de la prestation égal, par endroit, celui des hôtels 5 étoiles. Alors que notre action a visé une meilleure gestion, des plus transparentes, de ces sites, la tentation d'un retour en arrière est bien présente. La direction des ressources a pris des mesures de mutation injustifiées. À tire d'exemple, le président de l'association a été muté à Safi. Le secrétaire général à Oujda. Mieux, les membres dirigeants du club de natation sont éparpillés entre Al Hoceïma, Oujda et Settat.L'ensemble de ces mutations intervient, alors qu'on est à la veille de la réélection de notre bureau central. En plus des représentants du personnel sont visés. Nous avons l'impression que notre organisation dérange. Les principes de transparence et le mode d'élection des instances n'est assurément pas du goût de la direction des ressources. Mais la mobilité reste de mise au sein de l'administration ? Bien évidemment. Nous nous sommes d'ailleurs pliés à la décision de la direction en attendant la décision du tribunal. Par contre, l'article 64 de la loi sur la fonction publique stipule que seul le ministre de tutelle, le ministre des Finances, a le droit de statuer mais en tenant compte de la demande du fonctionnaire ainsi que de sa situation familiale. Dans ce cas précis, nous n'étions pas consultés, pis, nous n'avions pas formulé de demandes. En plus, notre situation familiale n'a pas été prise en compte. Pire, les agents de plus de 50 ans ne sont concernés par la mobilité. Dans notre cas, nous avons plusieurs cas où ce critère n'est pas respecté. La volonté de nuire est manifeste. La mauvaise foi, à travers ces subterfuges, est patente. Nous attendons la décision de la justice dans laquelle nous avons confiance.