Une galerie d'arts plastiques portant le nom de «Chaïbia Tallal» a été inaugurée vendredi à El Jadida. Joyau de l'architecture portugaise, cette galerie se veut ainsi un hommage à la mémoire de l'enfant prodige des Doukkala qui a marqué de sa griffe l'histoire de la peinture marocaine. Une galerie d'arts pour rendre hommage à celle qui a marqué la peinture marocaine et une des rares artistes-peintres à avoir fait parler du Maroc dans cette discipline ailleurs. Elle, c'est bien la défunte Chaïbia Tallal. La galerie d'arts plastiques, fraîchement inaugurée, portera désormais son nom. Une galerie qui se situe dans une vaste salle de la cité portugaise et qui a été inaugurée vendredi dernier à El Jadida par le ministre de la Culture, Mohamed Achaâri, et qui a vu la tenue d'une exposition collective de de 23 artistes-peintres marocains qui ont tenu à rendre hommage à l'une des plus grandes figures des arts plastiques au Maroc tant par son parcours personnel que par la qualité de ses œuvres. Parmi les artistes-peintres qui ont participé à cette exposition collective qui décline différentes tendances des arts plastiques marocains, figurent notamment Houcine Tallal (fils de la défunte artiste), Habbouli Bouchaïb, Benjakan Salah, El-Azhar Abdelkarim, Ikken Aissa, Zoubir Najib, Jarid Ahmed, Bennani Karim. Une artiste dont les œuvres, malgré les avis et appréciations contradictoires qu'elles ont inspirés, n'en ont pas moins fait l'objet d'échos favorables, empreints de tant d'admiration vis-à-vis d'une peintre aussi autodidacte que surprenante. La galerie est quant à elle un joyau de l'architecture portugaise tout en arcade (style Mnuelin) datant du début du 16-ème siècle. Elle se veut ainsi un hommage à la mémoire de l'enfant prodige des Doukkala qui a marqué de sa griffe l'histoire de la peinture marocaine. Dans une esquisse de présentation de l'œuvre de cet artiste iconoclaste, le critique d'art Mohamed Berrada n'hésite pas de parler de «phénomène Chaïbia», qualifiant son style original de «déroutant et fascinant (...) rejetant par la force des choses, toute conception académique, reniant le symbole et le graphisme, l'expression châtiée et l'image ordonnée». Chaïbia avait rejeté bien d'autres choses dans sa vie. A commencer par les interminables querelles entre les artistes marocains. Son évolution s'est faite loin des intrigues propres à ce milieu et loin de la culture ambiante, faite d'intérêts et profits personnels. Ses œuvres n'ont pas besoin d'une personne physique pour inviter à l'adhésion. Elles s'exposent dans des manifestations internationales, sans étiquettes. Son œuvre plaît aussi bien aux âmes friandes de sensationnalisme qu'aux personnes sceptiques. Ce n'est donc pas un hasard si Chaïbia est l'artiste-peintre marocaine la mieux représentée dans les musées et fondations d'Europe, d'Amérique et même du Japon. Si l'inauguration d'une galerie d'arts portant son nom est indéniablement une bonne chose, la création d'une autre, qui porterait son œuvre serait encore mieux.