Abdelhamid Aouad met en relief le rôle des statistiques dans l'identification et le diagnostic des causes de la pauvreté. Les statistiques recueillies et les analyses élaborées sur la pauvreté jouent un grand rôle dans la focalisation de l'attention sur les facteurs et les causes d'appauvrissement, a souligné, mardi à Rabat, le ministre de la prévision économique et du plan, M. Abdelhamid Aouad. Ces données permettent aussi et surtout d'identifier les couches et les zones en situation difficile, vers lesquelles doivent s'orienter les programmes sociaux, a affirmé le ministre, à l'ouverture d'une journée d'étude sur «les fondements statistiques de la lutte contre la pauvreté». Pour M. Aouad, le coût de l'élimination de la pauvreté pendant une année entière s'élève à 1,2 pc du Produit intérieur brut (PIB) de l'an 2000 en cas d'une connaissance parfaite des populations pauvres et à 6,3 % si l'on ne dispose d'aucune information sur cette population. En vue d'approfondir la connaissance de ce phénomène, le ministre a indiqué que son département publiera, incessamment, une série d'ouvrages portant sur l'interférence du niveau de vie avec l'éducation et la formation, la santé, la vulnérabilité économique, les élasticités-revenu de la demande des ménages et la répartition sociale des revenus et des dépenses de consommation. Par ailleurs, le ministre a évoqué la contribution de son département, aux côtés d'autres acteurs, à la mise en oeuvre de programmes de lutte contre la pauvreté. A ce niveau, le ministre a rappelé la mise en oeuvre du plan quinquennal 2000-2004 qui place la lutte contre la pauvreté dans le cadre d'une stratégie globale de développement. Laquelle stratégie est fondée sur l'accélération de la croissance à un rythme susceptible de favoriser l'insertion de l'ensemble des couches sociales dans le système de production, de consommation et de création des richesses. Il s'agit d'une option en faveur d'un développement durable, socialement et spatialement équilibré et garantissant les préalables d'égalité des chances et de protection durable contre le dénuement, a-t-il expliqué. Le plan en cours a concrétisé cette orientation en augmentant les budgets d'équipement alloués aux secteurs sociaux, qui passeront de 19,1 pc pour la période 1996-1999 à 25,4 % en moyenne annuelle pour la période 2000-2004, a poursuivi M. Aouad. Et d'ajouter que dans ce cadre s'inscrit une série de programme à caractère économique et social, destinés au monde rural, qui accuse un retard notable en matière de développement humain et une pauvreté plus accentuée en comparaison avec le milieu urbain.