Des suppressions d'emploi en masse, des performances en chute… Le secteur de l'industrie informatique baigne dans la crise. Lecture. Ça va mal pour le secteur de la haute technologie. Le géant américain IBM devrait supprimer prochainement plusieurs milliers d'emplois. Un signe fort montrent que le numéro un mondial de l'informatique n'échappe plus au marasme qui frappe ce secteur malgré la reprise économique. "Big Blue" ( surnom d'IBM) qui a échappé jusqu'ici aux vagues des licenciements qui ont marqué le reste du secteur, n'a pas encore annoncé son plan de restructuration. Mais les pronostics vont déjà bon train. Les syndicats redoutent la disparition de 16.000 postes de travail. Du côté de la presse, on parle de 8 à 9.000 suppressions d'emplois. Le Wall Street Journal avance que IBM va réduire ses effectifs de 8.000 personnes durant ce trimestre, alors que le New York Times parle vendredi de 9.000 emplois en précisant que ces coupes toucheront principalement les Etats-Unis. Les analystes parient généralement sur la perte de 8.000 emplois. "Ce chiffre nous paraît très probable", indique la maison de courtage SG Cowen dans une note publiée vendredi. IBM, qui a réduit ces dernières années seulement en "douceur" ses effectifs contrairement à ses concurrents qui ont supprimé des dizaines de milliers d'emplois, dispose de 160.000 salariés aux Etats-Unis et de 320.000 au total dans le monde. Rappelons que cette vague de suppression n'est pas nouvelle. Plusieurs grands constructeurs comme HP ou encore Fiorina avaient procédé a de vastes mouvements de licenciement qui ont touché de milliers de salariés. Et pour plusieurs experts, les suppressions d'emplois sont nécessaires et devraient aider à remettre IBM sur les rails. Si son ampleur reste encore à déterminer, la cure d'amaigrissement à venir était largement attendue par les experts. IBM, qui avait aligné ces dernières années d'excellents résultats (7 à 8 milliards de dollars de bénéfices annuels), a vu ses performances chuter au début de 2002. Au premier trimestre, son bénéfice net a plongé de 32% (à 1,19 milliard de dollars) et son chiffre d'affaires de 12% (à 18,55 milliards). Ces chiffres montrent que Big Blue est touché à son tour par la déprime frappant la high-tech, un secteur restant largement à l'écart de la reprise économique américaine. Et ceci malgré avoir longtemps mieux résisté que ses concurrents. C'est ainsi que le nouveau PDG d'IBM, Samuel Palmisano, a dressé un tableau peu optimiste de l'industrie à la fin avril et suggéré que le groupe devrait prendre des mesures pour réduire ses coûts. Il avait estimé lors d'un message envoyé aux 328.000 employés du groupe qu'il est clair que l'industrie ne va pas rebondir cette année. Plusieurs observateurs estiment que ces mesures permettront des économies d'environ un milliard de dollars par an, et de 600 millions pour le reste de cette année. Soit des montants qui ne sont pas négligeables.