Deux candidats se disputent la présidence du Conseil communal d'Agadir : l'USFP Tarik Kabbaj et le MP Brahim Zerkdi. Les chances de l'un et de l'autre. C'est aujourd'hui vers 15 heures que devrait se dérouler l'élection du bureau du conseil communal de la ville d'Agadir dont la composition (45 membres) par parti se présente comme suit : USFP : 14 , MP : 09, RNI : 06, UC : 04, PI : 03, PSD : 02. Deux listes SAP étaient en compétition. L'une, conduite par Saïd Addour, a décroché 04 sièges et l'autre 03 sièges. La logique arithmétique voudrait que la présidence du conseil soit échue à la première force sortie des urnes, en l'occurrence l'USFP dont le chef de file est Tarik Kabbaj. Mais le MP avec son meneur local Brahim Zerkdi a tenté, fort de son score, de rassembler une majorité autour de sa personne en ralliant les suffrages des petites formations. Le duel s'annonçait serré. Avec une légère domination pendant les premiers jours de M. Zerkdi et de son équipe qui ont cru que la victoire était à leur portée. Mais ce serait sans compter avec la combativité du candidat socialiste qui a réussi à faire basculer le rapport des forces en sa faveur. Aux dernières nouvelles, celui-ci a réuni sur son nom une majorité confortable qui devrait lui permettre de gagner haut la main la bataille de la présidence. La coalition qui comprend le RNI, la liste SAP de M. Addour ainsi que les voix des petites formations totaliserait 32 voix. Certains accusent Brahim Zerkdi d'avoir mal géré les tractations allant même jusqu'à séquestrer certains élus pour les empêcher de négocier avec la partie adverse. Une chose est sûre : Agadir est considéré par l'USFP comme son bastion historique. Il aurait été difficile, selon un membre du Bureau politique du parti, de le bouter aussi facilement hors d'un temple aussi symbolique. En fait, Abderrahmane Youssoufi et les seins étaient certains de perdre le contrôle de la capitale du Souss sans une opération d'assainissement de ses rangs dominés par le clan des instits. Pour conserver la confiance des Gadiris, il fallait mettre à l'écart les élus sortants, à savoir le président du conseil municipal Mohamed Bouzidi et le président de la communauté urbaine Miloud Belkhbizi dont le bilan local est jugé catastrophique. D'où l'adoubement de Tarik Kabbaj, un homme neuf à la tête d'une grande entreprise agricole qui a la réputation d'un bon gestionnaire. Cette purge ne s'est pas faite sans douleur. Coordonnateur du parti dans la région chargé de cette difficile mission, Larbi Ajjoul n'a-t-t-il pas été passé à tabac par les hommes de main à la solde des forces de l'inertie ? C'était peut-être le tribut à payer pour qu'émerge un pôle du renouveau. Non loin de là, à Taroudant, dans l'arrière-pays d'Agadir, le changement n'a pas eu la chance de s'exprimer, étouffé dans l'œuf par deux principaux clans antagonistes. Ces derniers, dont la lutte pour le leadership local dégage souvent un air de vandetta sur fond de violence, sont représentés par deux ennemis fidèles à la soixantaine dépassée. D'un côté, le RNI Mohamed Boudlal Bouhdoud, député et président de la région Souss-Massa-Draâ et de l'autre, le PND Ali Kayouh, député reconduit récemment à la tête de la Chambre d'Agriculture d'Agadir sur laquelle il règne depuis plusieurs mandatures. Agriculteurs nantis en avoirs, les deux hommes ont pris l'habitude de se bagarrer à coups de millions lourds à l'occasion de chaque rendez-vous électoral où ils dépensent une énergie incroyable, beaucoup de temps et énormément d'argent. L'un et l'autre s'affrontent aujourd'hui pour le contrôle du conseil municipal de Oulad Taïma que M. Kayouh domine depuis plus de 20 ans. Loin de vouloir lâcher prise, celui-ci tient encore à rempiler malgré les appels incessants à laisser la place au sang neuf. Dans le meilleur des cas, le père Kayouh passera la commune à son fils Abdessamad, également représentant de la nation. Une affaire de famille. On dirait un héritage. Ici, ce sont les arguments sonnants et trébuchants qui commandent. Les voix décisives se négocient à des tarifs incroyables. Une situation qui compromet le développement de la ville et plombe son avenir. Taroudant mérite mieux.