Quelques semaines après la mise en place de son conseil d'administration, le CODM souffre de problèmes financiers. Engagé dans plusieurs projets d'investissement, le club peine à honorer ses engagements vis-à-vis de ses joueurs. Premier club au Maroc à avoir mis en place son conseil d'administration, il y a quelques semaines, le CODM n'a pas de quoi payer ses joueurs. Réclamant leurs arriérées, ces derniers n'ont pas encore touché leurs primes des neuf derniers matchs. Pourtant, sur les neuf rencontres, le CODM n'a pas laissé filer un seul point (quatre victoires et cinq nuls). Contacté par «Aujourd'hui Le Maroc», Azeddine Zerouali, secrétaire général du CODM, se veut rassurant : «Il ne faut pas en faire une affaire. Les joueurs ont reçu leur salaire du mois d'avril la semaine dernière. Ce qui reste maintenant à régler, ce sont les primes. Nous avons réuni les joueurs et nous leur avons expliqué que le club traverse une période difficile et que tout va se régler dans les quelques jours qui viennen». En clair, si les joueurs n'ont pas reçu leurs dus c'est parce que le club de la capitale ismaïlienne racle au fond des caisses ces derniers temps et que les ressources manquent. En se dotant d'un conseil d'administration, le CODM veut rompre avec la gestion au quotidien qui caractérise un grand nombre de clubs marocains. Dès sa nomination, le nouveau bureau s'est assigné comme objectif d'assurer des ressources stables au club. Un contrat de sponsoring de 600 millions de DH a été signé avec la société Lafarge, devenue, par la même occasion, sponsor officiel du club. Parmi les mesures qui ont été prises par la nouvelle équipe du CODM, la construction d'un centre commercial, dont la location devrait drainer au club la bagatelle annuelle de 2,4 millions de DH. «Nous essayons de faire de notre club une entreprise. C'est un travail qui demande beaucoup de temps, mais dont les retombées seront bénéfiques et pour le football, qui détient la part du lion du budget du club, et les autres sections. Ce n'est qu'une question de temps», a déclaré ce dernier avec optimisme. Pour Zerouali, comme les autres membres du bureau dirigeant, cette période de crise est inévitable. «C'est vrai que nous souffrons de problèmes financiers, mais c'était le prix à payer pour mettre à niveau le club et assurer un meilleur avenir», a-t-il expliqué. Il faut dire aussi, que pour donner du sang neuf au sport dans la capitale ismaïlienne, les nouveaux dirigeants du club se sont engagés sur plusieurs fronts. Avant la création de son conseil d'administration, le CODM avait mis sur pied, il y a presque trois ans, une politique de rajeunissement de son effectif. Une politique qui a, aujourd'hui, donné ses fruits. Outre le réaménagement de son stade, le CODM s'est lancé dans un projet de construction d'un centre de formation, dont le coût global s'élève à quelque 4 millions de DH. «Sans l'implication de tous les acteurs de la ville, notamment les autorités locales et les chefs d'entreprise, on ne serait pas arrivé là où on est aujourd'hui», reconnaît Zerouali. Les dirigeants ont pensé à tout, notamment le côté social des joueurs. Et c'est là, en fait, toute l'originalité. Ainsi, des actions dans le domaine du logement ont été mises en place au profit des joueurs du club. Aussi une convention a été signée avec l'ERAC consacrant 100 lots de terrain au club omnisports. Avec un budget qui tourne autour de 4 millions de DH, et qui n'a rien à voir avec celui des grands clubs du championnat national comme le Raja de Casablanca, plus d'un milliard de DH, le CODM a réussi à rivaliser avec les grands bonnets du championnat national. «Tout ce que nous sommes en train de faire maintenant en termes d'investissement concernant les infrastructures facilitera notre passage au professionnalisme», a tenu à souligner Zerouali. Après 26 journées, le CODM occupe la quatrième position du championnat du Groupement national de football. Et, à en croire Zerouali, le club ne compte pas s'arrêter en si bon chemin.