Le Maroc à l'instar des autres pays du continent africain n'échappera pas au vieillissement de sa population en raison de l'allongement de la durée de vie et de la baisse de la fécondité. Tel est le principal constat qui ressort du bulletin mensuel N°491 de juillet-août 2012 de l'Institut national des études démographiques en France ( INED). Les auteurs de cette prospective notent que «le vieillissement démographique se produira à une vitesse beaucoup plus rapide que cela n'a été le cas dans les pays développés». Le nombre absolu de personnes âgées devrait quadrupler en Afrique entre 2010 et 2050, passant de 56 à 215 millions. Une tendance qui devrait se confirmer au Maroc comme le confirment les cartogrammes de la population âgée de 60 et plus en 2010 et 2050 élaborés par l'INED. Ainsi, la part des personnes âgées au Maroc qui établit à 8,1% de la population totale, devrait s'élever à plus de 24,5% en 2050. Au niveau des pensions de retraite, l'étude relève de grandes disparités sociales , géographiques ou selon le sexe. Au Maroc, 16% des plus de 60 ans perçoivent une pension de retraite alors que les taux de couverture (part des pensionnés parmi les personnes âgées) atteignent les 30 et 50% respectivement en Algérie et en Tunisie. A noter que sur les 16%, seulement 3% des femmes de cet âge sont pensionnées contre 30% des hommes. A ce sujet, les auteurs ne manquent pas de préciser que moins de 10% des personnes âgées peuvent prétendre à une pension de retraite sur le continent africain. En matière de santé, la situation n'est guère meilleure. La grande majorité des personnes âgées ne dispose pas de couverture sociale au Maroc. En effet, seuls 13 % des plus de 60 ans disposent d'une couverture de santé, avec de fortes différences selon le sexe (8% des femmes âgées en disposent contre 18 % des hommes âgés). Les disparités sont également visibles selon le milieu de résidence (22% en milieu urbain et 3% en milieu rural). Selon l'INED, le vieillissement de la population constitue un défi social supplémentaire à relever pour ce continent. «À l'avenir, les familles auront de plus en plus de mal à répondre convenablement aux besoins spécifiques des aînés, de plus en plus nombreux, si elles ne sont pas soutenues et relayées par des politiques publiques adaptées», conclut l'étude.