L'OCP travaille sur un projet du pipeline qui permettra le transport hydraulique de toute la production en phosphates de Khouribga vers Jorf Lasfar. Il permettra de réaliser d'importantes économies d'eau et d'énergie et d'éradiquer toutes les formes de pollution atmosphérique et poussiéreuse liées au transport de phosphates par train. Il limitera également les risques d'accidents liés à la voie ferrée. Les études conceptuelles, topographiques et d'analyse des sols sont finalisées. La réalisation du Slurry Pipeline est prévue entre novembre 2009 et septembre 2011. Sa mise en service est prévue au courant du premier trimestre 2012. Le pipeline reliant Khouribga à Jorf Lasfar s'étendra sur une longueur de 225 km et transportera 38 millions de tonnes de phosphates par an, dont dix millions seront exportées via le port de Jorf Lasfar. Le projet de Slurry Pipeline modifiera profondément l'approche transport du phosphate au Maroc et permettra au Groupe OCP d'augmenter ses capacités de production et d'exportation de ce minerai stratégique. Il permettra notamment d'assurer l'approvisionnement de la plate-forme de Jorf Lasfar qui accueillera dix nouvelles unités de production d'acide phosphorique et d'engrais à l'horizon 2020. Le transport par pipeline permettra de baisser les coûts de production de 90 DH par tonne de phosphates transformée à Jorf Lasfar de 40 DH par tonne de phosphates exportée à partir du port de Jorf Lasfar, de 30 DH par tonne de phosphates séchée à la mine et le coût du transport. Au niveau économique, le pipeline contribuera fortement à la création de richesses et d'emplois très importante grâce au relèvement de la production de 21 à 44 millions tonnes par an. Déjà en phase de réalisation, le projet permettra de créer quelque de 375.000 jour-hommes et plus de 65 emplois permanents. Au niveau environnemental, le pipeline permettra d'économiser de l'énergie et de l'eau, de diminuer fortement les émissions de gaz à effet de serre et les rejets de poussières ainsi que d'éradiquer la pollution sonore liée au transport par train. Le séchage des phosphates à Khouribga, nécessaire au transport du minerai par train, et qui consomme énormément d'énergie sera abandonné et sera limité à Jorf Lasfar aux seules quantités exportées. Cela permettra une réduction très significative des émissions de CO2 liées notamment à la production d'énergie par combustion. La réduction totale est de 712.000 tonnes de CO2 par an, permettant de réduire d'environ 20% l'intensité carbonique moyenne du secteur des phosphates au Maroc. Aussi, le transport des 38 millions de tonnes de phosphates par pipeline économisera l'énergie consommée par 10.555 voyages en train par an. Le pipeline permettra d'éliminer jusqu'à 78.622 tonnes de poussières par an dues au transport du phosphate entre Khouribga, Jorf et Casablanca et au séchage. L'eau contenue dans les phosphates (jusqu'à 12% d'humidité) sera récupérée directement dans les unités chimiques de Jorf Lasfar. Il ne sera plus ainsi nécessaire de remouiller les phosphates avant de l'introduire dans les unités chimiques. L'économie d'eau atteindra 3 millions de m3 d'eau par an pour une production de 38 millions de tonnes des phosphates à l'horizon 2020. Les besoins supplémentaires pour les usines chimiques seront satisfaits par la production de l'unité de dessalement d'eau de mer de Jorf Lasfar. Le pipeline mobilise un investissement global de 3 milliards DH, dont 500 MDH seront investis en 2009, 1600 MDH en 2010, 750 MDH en 2011 et 184 MDH en 2012.