Il s'agit d'une étude dont l'objectif est de confirmer ou d'infirmer l'impression générale d'une augmentation de l'irritabilité pendant le mois de Ramadan. Il est également question de rechercher les facteurs qui prédisposent à une certaine irritabilité lors du mois sacré. Une centaine de volontaires sains ont été concernés par l'essai. Ils ont accepté de répondre à un questionnaire relatif à leurs conditions socio-démographiques et à leurs habitudes de vie relative au sommeil et à la consommation d'excitants. Les volontaires ont même été soumis à un test d'auto-évaluation qui permet de déterminer leur niveau d'irritabilité au moment du questionnaire, ainsi qu'à une évaluation du degré d'anxiété par l'échelle de Hamilton. Les volontaires ont répondu aussi à un questionnaire sur des comportements agressifs (disputes, insultes...). Les résultats obtenus montrent une augmentation significative du degré d'irritabilité dans l'échantillon global au cours du Ramadan avec un maximum au cours de la 4ème semaine du jeûne, puis un retour à la normale au cours de la semaine qui suit le Ramadan. Cette irritabilité présentait néanmoins un certain nombre de caractéristiques. D'abord de par sa relation avec le tabagisme, où les résultats ont en effet montré que l'irritabilité augmentait de manière plus significative chez les fumeurs que chez les non-fumeurs. Cette analyse est valable aussi bien pour l'irritabilité subjective (évaluée par la personne elle-même) que par l'irritabilité objective, mesurée par le nombre de fois où le sujet est passé à l'acte (querelles avec la famille, les amis, au travail, dans la rue...). Quant à sa relation avec l'âge, l'irritabilité mesurée était en étroite liaison avec la tranche d'âge des sujets, puisque plus les sujets étaient jeunes, plus ils présentaient de l'irritabilité et vice-versa. C'est ainsi que les personnes se situant dans la tranche d'âge entre 46-50 ans présentaient la plus faible irritabilité de l'étude. L'irritabilité a aussi une relation avec le statut matrimonial. Les résultats de l'étude montrent que l'irritabilité est plus importante chez les sujets mariés que chez les célibataires. Enfin, l'irritabilité a surtout un lien avec la consommation d'excitants. En effet, il y a une relation étroite entre la consommation de café et de thé et le degré l'irritabilité. Ainsi, plus les sujets consommaient ces excitants, plus ils avaient de chance de développer une irritabilité au cours de la période de jeûne. De plus, il ressortait que les sujets fumeurs étaient ceux qui consommaient le plus d'excitants. Cette étude démontre que pendant le jeûne, l'expression d'une certaine irritabilité au cours de la journée était plus intimement liée aux caractéristiques de l'individu (âge, tabagisme, prise d'excitants...) qu'au jeûne lui-même. Ceci est probablement en relation avec le servage brutal qui s'opère au cours des premiers jours du mois sacré.