Deux artistes, deux styles et un couple se dévoilent à la villa des arts de Casablanca. Ce couple n'est que Cherifa Rabeh et Jean Pierre Grosse qui délivrent leurs impressions sur la beauté sublime des sites naturels du Maroc et les traits de ses hommes et ses femmes. «Impressions et expressions» est l'intitulé de cette exposition qui se déroulera jusqu'au 21 août à Casablanca et qui propose aux amateurs de l'art un voyage à travers le temps et les lieux du Maroc. C'est entre l'évanescence des scènes du quotidien devenues éternité et des propositions débordantes d'énergie et de couleurs que ce couple a choisi de nous installer en ce mois de juillet à travers ses 62 œuvres. Il nous montre tantôt dans la béatitude de scène de la vie calme, tantôt dans l'exubérance chromatique d'une végétation luxuriante. Jean-Pierre Grosse exprime dans les œuvres exposées sa fascination par les gestes simples de la vie quotidienne, des gens ordinaires ou défavorisées, en mettant en exergue les simples détails de l'habit d'un paysan, d'une kasbah riche en histoire ou la profondeur d'un regard très expressif. Pour JP qui a beaucoup voyagé, la beauté est dans ce qui nous entoure et que trop souvent nous ne savons pas voir ou plus voir : une lumière, un regard, un geste apparemment banal à force d'être répété tous les jours. Il est né en 1942 en France, son intérêt pour la peinture a été éveillé en 1963 par les peintres Jérôme et Fontanarosa, qui enseignaient alors à l'Ecole polytechnique de Paris. Depuis 2004, Jean-Pierre est installé à Marrakech avec Chérifa, et consacre la majeure partie de son temps à sa passion. Une peinture qui fait Paf, Paf, Paf, qui te prend au plexus, là où se concentre tes réseaux d'irrigation et de communication, qui diffuse dans tout ton être, c'est une peinture rare, à ne pas rater. C'est la peinture de Chérifa Rabeh. Elle célèbre, à travers les toiles qu'elle expose, rayonnantes de couleurs, la joie de vivre, d'aimer et de se fondre dans la nature du Maroc profond. D'origine marocaine, née à Oujda, elle quitte le Maroc pour poursuivre ses études de psychologie en Normandie puis visite de nombreux pays, dont le Nigeria, où elle rencontre le peintre Jean-Pierre Grosse. En Afrique du Sud, Chérifa a eu un véritable coup de foudre pour la céramique. Encouragée par son mari, elle intègre l'atelier de Gemma puis celui de Hazel Thompson à Johannesbourg. Ses premières expositions sont africaines et très rapidement, ses œuvres intéressent les spécialistes séduits par ses couleurs et son approche artistique aux frontières du figuratif et de l'abstrait. Continuant à parcourir le monde pour son inspiration et ses expositions, le couple est aussi complémentaire dans son œuvre que dans sa vie.