Comme toutes celles qui l'ont précédée, la 17ème édition du Rallye du Maroc Classic a tenu ses promesses. De somptueuses voitures d'hier, des bolides actuels et un bel esprit d'une certaine compétition du sport automobile : celle de la régularité. Le tout, dans des décors toujours aussi magiques, pittoresques et dépaysants qu'offre le Royaume. Si bien que le Classic attire d'année en année des inconditionnels qui ne se lassent pas d'un Maroc très exotique à leurs yeux. De grands fidèles du Classic. C'est en tout cas ce que l'on pourrait dire sur le duo Elmar Wiederin-Alexander Hoëfer qui, vainqueur du Classic l'an dernier, a pu réitérer son exploit. Sur une Porsche 356 Spider et n'ayant totalisé «que» 118 points, cet équipage Austro-allemand s'est imposé parmi les 66 concurrents qui avaient pris le départ de Casablanca pour enchaîner ensuite sur 7 étapes. C'est donc lui qui s'est adjugé la Coupe Total. La filiale marocaine du pétrolier français étant désormais l'un des principaux parrains de cette manifestation, c'est son nom qui accompagne le classement principal, celui des voitures d'époque (produites avant 1983). Autre Porsche 356 dans le même classement (Coupe Total), celle de l'équipage Dr Ernst Schroeder-Harry Suchentrunk qui a terminé deuxième avec 133,4 points. Juste derrière, la Jaguar XK 140 des habitués Cerezo père et fils qui leur a permis de totaliser 133,8 points et de monter sur la troisième marche du podium. En revanche et du côté du classement Prestige, ce sont des nouveaux qui ont raflé la mise. Il s'agit de l'équipage constitué par Vincent Repoux et Christian Pata-Lavigne sur une Lotus Elise (100,8 pts) qui en ont probablement exploité toute la quintessence et notamment son excellent rapport poids-puissance, pour finalement remporter la Coupe Peugeot. La marque au lion étant un autre sponsor de choix parmi les nombreux partenaires de ce rallye. Les deuxième et troisième places sont revenues respectivement aux équipages Howard J. Blank-Jean Chabert (Ferrari 328 GTS) et Dominique El Glaoui-Carol Sarraf Wassermann (Porsche Boxter 2,7 S). Tout ce petit monde aura, au total, parcouru quelque 2.350 km de routes en tout genre. Bien d'entre elles (les routes) avaient beaucoup souffert des pluies diluviennes qui se sont abattues ces dernières semaines sur le Royaume. Cela n'a pas empêché les concurrents d'apprécier le parcours de cette année, toujours tracé par le créateur et promoteur de l'épreuve, Jean-François Rageys. De Casablanca à Essaouira en passant par Oualidia, puis vers Agadir avant de quitter les côtes atlantiques et revenir vers la beauté intérieure du Sud marocain. Des villages comme Irgherm ou Foum Zguid, toujours dans la province de Tata ont été traversés par le Classic qui, une année de plus, a fait escale à Ouarzazate puis Erfoud. Mais au lendemain de cette quatrième étape, cette caravane d'exception a dû contourner la route d'Imilchil rendue impraticable à cause des intempéries. L'épilogue du rallye se fera comme à l'accoutumée à Marrakech et ce, au terme de l'habituel Grand Prix de régularité. Mais la «ville ocre» est également connue, dans l'histoire du Classic, pour abriter la traditionnelle soirée de gala. L'occasion pour les responsables du rallye de remettre à Leïla Chérif, présidente de l'Association l'Heure Joyeuse, un chèque provisoire quelques jours seulement après la traditionnelle vente aux enchères, réalisée à Erfoud. Et cette année, les objets, bijoux et autres œuvres d'arts vendus ont permis de collecter 450.000 DH en plus des nombreux dons découlant de la générosité des concurrents et partenaires. Au total, ce sont 667.000 DH qui seront remis en mai prochain à ladite Association laquelle continuera à l'investir (et à s'investir elle-même) dans des projets au profit du développement humain en général et celui du monde rural en particulier. À titre d'exemple, des enfants d'Oumerdaz, village voisin à Irghrem ont vu leur école reconstruite avec les fonds de l'an dernier. C'est pourquoi, cette année, ils n'ont pas manqué d'offrir aux concurrents de petits tableaux sur le thème du Rallye… Une belle reconnaissance pour ce que l'on a plus besoin de présenter comme étant la «Route du Cœur».