Le ministère des Pêches maritimes compte sur la reconversion d'une partie des usines de congélation dans le sud pour sauver le poulpe. Une mesure qui ne se ferait pas sans frictions. Le problème du poulpe n'est pas encore réglé. Mercredi, le ministre de la Pêche maritime, Tayeb Rhafès, persuadé que la dernière crise est due à «l'exploitation abusive des ressources» et à une pêche «irresponsable», a présenté devant la Chambre des représentants, les moyens qu'il compte mettre en œuvre pour éviter d'arriver à une situation aussi extrême. Au menu, limitation de la période de pêche pour chaque bateau, interdiction de l'utilisation d'appareils prohibés au niveau international et, c'est là où le bât blesse, réduction d'un tiers des usines de congélation dans les provinces du Sud. La décision ministérielle actuelle s'inspire des travaux de trois commissions qui ont traité chacune pour sa part, des causes ayant conduit à la raréfaction des ressources poulpières, des mesures de redressement et des dispositions à mettre en place pour accompagner le secteur. En 1994, ces régions comptaient à peine 4 installations. Ce nombre dépasse les 90 depuis 2002. Ce qui n'est pas de nature à aider à la protection de ces ressources. Une réunion sur ce problème s'est tenue dans l'après-midi du jeudi au ministère des Pêches en présence de plusieurs opérateurs du Sud. Les armateurs attendent en particulier à la concrétisation des mesures relatives au financement afin de surmonter la crise. Rappelons que le ministère, sur la base des travaux des trois commissions, prévoit aussi la reconversion d'une partie de la flotte céphalopodière vers des pêcheries autres que le poulpe et la crevette. Des dispositions concernent aussi la révision des droits d'accès à la ressource, dont le texte juridique sera publié en 2005, la préservation des femelles de poulpes grainées et l'instauration par segment de comités de gestion de quota individuel et d'un système de traçabilité spécifique à la pêcherie céphalopodière, outre le renforcement et la mise en place d'un système de contrôle approprié et efficient pour la réalisation de cette stratégie. Concernant le matériel de pêche, les mesures récentes portent sur maillage minimum, lequel sera ramené à 70 mm à partir de six mois après la reprise de l'activité de pêche et la fixation de la taille commerciale minimale autorisée à la catégorie T7. La catégorie T9 est à proscrire définitivement. Un seuil de tolérance de 5 à 10%, selon la saison, sera admis pour la catégorie T 8. Le plan prévoit aussi la pêche au-delà de 12 miles nautiques de la reprise jusqu'à fin 2004. Après cette date, le chalutage sera autorisé au -delà de 12 miles les deux mois qui suivent le repos biologique de l'automne. Pour le reste de l'année, le chalutage est autorisé à partir de 10 miles de la côte. Pour la pêche hauturière, l'instauration d'un système de quota individuel de poulpe par bateau est prévu. L'évaluation de l'état de la ressource poulpière dépendra, quant à elle, du résultat de la campagne de prospection menée par deux bateaux de recherche de l'INRH. Ces deux bateaux viennent à peine de rentrer et les équipes scientifiques sont en plein diagnostic. En principe, c'est sur la base de cet avis consultatif de l'INRH, que devait se déployer une stratégie définitive pour le poulpe.