ALM : Comment est née votre passion du 7ème art ? Khalid Benchagra : J'ai débuté au cinéma dans «Ichtar» un film écrit et réalisé par Elaine May en 1987 avec Isabelle Adjani, Dustin Hoffman et Warren Beatty. Je ne suis pas sorti de l'Institut supérieur d'art Dramatique et d'animation, mais j'ai participé à des ateliers d'acteurs à Paris : Studio Pygmalion et F.A.C.T. (Franco American Cinema and Theatre) Paris. J'ai d'ailleurs obtenu un diplôme du Studio Pygmalion.
Quelles sont vos préoccupations en dehors du cinéma ? L'une de mes premières préoccupations dans la vie est de m'assurer que mon fils «grandit bien» et d'exceller dans mon véritable rôle, celui du papa et du mari. Je passe la plupart de mon temps libre avec mon fils. J'aime lire les livres et plus particulièrement les essais et les biographies. Je pratique aussi la natation et le judo. Comment choisissez-vous vos rôles et pourquoi ne vous voit-on pas souvent dans les premiers rôles ? A chaque participation dans un film, je me pose les questions : que puis-je apporter au personnage ? Comment vais-je servir l'histoire ? Ce qui est important, c'est de savoir comment je vais m'imprégner du personnage. J'ai déjà eu un rôle principal dans le film intitulé «Mona Saber» de Abdelhaï Laraki en 2001. Aussi, j'ai eu un premier rôle dans le film «Les yeux secs» de la réalisatrice Narjiss Nejjar en 2003. Quel est le rôle que vous aimeriez un jour interpréter ? J'aimerais un jour interpréter un personnage historique, une personnalité qui a marqué l'histoire, bouleversé l'opinion et l'existence humaine : un explorateur, un chercheur, un scientifique qui a obtenu le prix Nobel. Vous avez dernièrement joué dans le film «Kandisha». Comment avez-vous vécu cette expérience ? C'était une expérience très enrichissante. J'ai fait une belle rencontre avec le réalisateur et scénariste Jerôme Cohen-Olivar. Il m'a fait confiance en m'attribuant le rôle du procureur. Nous avons beaucoup discuté. Et pour jouer ce rôle, je devais m'isoler dans ma bulle plusieurs fois par jour, comme un sportif pour me concentrer car je suis un vrais obsédé du détail quand je prépare un rôle. Je ne suis jamais en compétition avec les autres, mais avec moi-même. Dans «Kandisha», j'ai joué aux côtés d'acteurs de renom comme Amira Casar, Saïd Taghmaoui, Michaêl Cohen, Assaad Bouab et bien d'autres. Le film raconte l'histoire d'une femme séquestrée par un mari sans pitié. Il meurt. Elle est accusée de son meurtre et clame son innocence, en disant qu'elle a été vengée par Kandisha. Quels sont vos projets à venir ? Je viens de terminer le tournage du film «Les limites de l'amitié» du jeune réalisateur Adil Fadili. Il s'agit d'un drame psychologique qui raconte l'histoire de cinq amis ayant décidé de passer un week-end à Ifrane. Ces derniers assissent à un meurtre et découvrent une grande somme d'argent que ils vont vouloir se partager. Qui l'emportera, l'argent ou l'amitié? Dans ce film, j'ai joué aux côtés de Aziz Hattab, Ismail Abou El Kanatir, Hanane Ibrahimi, Ben Issa Jirari, Aziz Fadili…. Et également prévue prochainement, la sortie d'un long-métrage américain «Le passage» de Mark Heller. J'ai joué dans ce film tourné en 2007 à Marrakech aux cotés d'acteurs comme Stephen Dorff, Neil Jackson, Sarai Givaty, Abdel Ghani Benizza. Ces derniers m'ont très bien accueilli dans cette distribution purement américaine. J'avais un second rôle que le réalisateur m'a attribué lors de notre premier entretien. J'ai bien sûr accepté tout de suite. Cette expérience a aussi été très enrichissante. En quoi les rôles que vous interprétez dans les films vous ressemblent-ils réellement ? Je crois que si on a des enfants, on ne dit pas qu'il y en a un qui qu'on aime plus. Si je devais choisir, je dirais que c'est celui que je vais faire… En général, il m'est plus difficile de jouer un rôle qui me ressemble. Que représente pour vous le théâtre ? Le grand écran est mon premier amour. Le théâtre, comme je l'aime et comme je l'ai vécu «ailleurs», je ne l'ai pas encore rencontré chez nous. Je n'ai jamais été sur les planches au Maroc, mais pourquoi pas un jour.