ALM : Qu'est-ce qui vous a encouragée pour interpréter le rôle de Batoul dans ce film ? Hayat Belhalloufi : J'ai beaucoup aimé le scénario. Je suis née et j'ai grandi en France, mais je suis d'origine algérienne et l'histoire de Batoul me rappelle celle de ma mère et des femmes de mon entourage. Ce personnage m'a permise de ressentir et de revivre une époque que je n'ai jamais connue et que j'ai voulu toujours découvrir. Le film raconte l'histoire d'une femme marocaine tiraillée entre son éducation conservatrice, ses principes et l'amour qu'elle porte à Hamza. Comment le tournage s'est-il déroulé ? Le tournage a eu lieu à Casablanca. Quand j'y suis arrivée, j'étais stressée. J'avais peur de ce qui allait se passer. Surtout que je venais d'accoucher et mon bébé n'était âgé que de deux mois. Le tournage du film était difficile vu le manque de moyens. Cela ne m'a pas empêchée de vivre une belle expérience avec une équipe soudée d'acteurs et de techniciens. Nous avons partagé ensemble des moments formidables avec des hauts et des bas. Le fait de ne pas parler le dialecte marocain peut-il vous décourager de jouer dans d'autres films au Maroc ? J'ai constaté que le fait que je ne parle pas le dialecte marocain dans le film «Amours voilées» a été beaucoup critiqué. Et comme je l'ai dit, lors de la conférence de presse qui a suivi la projection du film, organisée dans le cadre du dernier Festival de Tanger, je n'ai pas eu assez de temps pour apprendre la langue arabe. J'aimerais jouer dans d'autres films marocains et je ferai de mon mieux pour réaliser ce désir par l'apprentissage du dialecte marocain. D'ailleurs, mon séjour à Casablanca, Marrakech et Tanger m'a permis de découvrir un public formidable que j'aimerais satisfaire prochainement dans d'autres films. En tant que jeune comédienne franco-algérienne, ne rencontrez-vous pas de difficultés dans votre carrière artistique ? Je n'ai jamais pensé à ce genre de problèmes. Mon grand-père Ahmed Belhalloufi que je n'ai pas eu la chance de connaître, m'a précédée dans le milieu du cinéma en France. Il a joué quelques petits rôles dans des films avec des célébrités françaises telles que Jean Gabin et Fernandel. Il a eu beaucoup d'amis dans le milieu cinématographique. Quand avez-vous décidé d'exercer votre métier de comédienne ? A l'âge de huit ans, j'ai commencé à suivre mes cours de théâtre. Au fil du temps, j'ai déménagé plusieurs fois et j'avais l'habitude de pratiquer beaucoup d'activités sportives et artistiques. Mais je n'ai jamais arrêté de suivre les cours de théâtre qui m'ont donné assez d'expériences. Et après l'obtention de mon baccalauréat, j'ai décidé de suivre des études dans une école de théâtre à Paris. J'ai réussi après trois ans à y décrocher mon diplôme. J'ai joué plusieurs rôles dans des séries télévisées en France, jusqu'à ce que j'ai été contactée par Aziz Salmy, à travers mon agent artistique, pour interpréter le personnage de Batoul dans son dernier film. Y a-t-il un projet d'un deuxième film ? J'ai reçu des propositions, mais mon expérience dans le milieu artistique m'a appris à ne jamais annoncer un projet qui est dans sa phase d'étude.