Le ministre de l'Agriculture est intervenu, hier, face aux membres de la Chambre des représentants au sujet de la menace acridienne. Hier, le ministre de l'Agriculture, Mohand Laenser, a eu rendez-vous avec les membres de la Chambre des représentants lors de la séance hebdomadaire des questions orales. En effet, six questions des députés, sur un total de huit adressées au ministre, avaient pour objet la lutte antiacridienne. Toutes les tendances politiques sont intéressées par ce sujet. Et pour cause, les questions ont été posées par des membres des groupes de l'UC-PND, le FFD, le PJD, l'alliance socialiste, le RNI et l'Istiqlal. Ces élus du peuple voulaient savoir, certes, l'ampleur de la menace que représentent les essaims de criquets, notamment pour l'agriculture, mais surtout l'état d'avancement de la lutte antiacridienne telle qu'elle est menée par le département de Mohand Laenser. Et pour cause, le ministère a accompli d'énormes efforts dans ce sens. Au total, 822.000 hectares ont été traités depuis le début de la campagne de lutte antiacridienne. Il y a quelques mois, une dizaine de milliers d'hectares était traitée quotidiennement. Aujourd'hui, cette superficie est passée à 20.000 hectare par jour. Lors d'un entretien avec ALM, Mohand Laenser a souligné que "depuis octobre 2003, les équipes du ministère sont au pied d'œuvre, ils ont réussi à bloquer l'avancée des essaims au-delà de l'Atlas, c'est-à-dire du sud-est jusqu'au nord-est". En effet, après l'intensification de la lutte dans les provinces sahariennes, les criquets se sont déplacés en masse vers la région de Rachidia et Ouerzazate. A cela il faudra ajouter l'arrivée d'essaims venus du côté algérien. Le ministre assure que "cette lutte antiacridienne restera intense jusqu'à la fin de juin". Et pour cause, Laenser explique que "les larves sont actuellement dans la phase éclosion, surtout au niveau de l'oued Draâ (région d'Ouerzazate)". D'un point de vue financier, le ministre de l'Agriculture a rappelé que la lutte contre la progression des essaims de criquets est extrêmement budgétivore. Et pour cause, le ministre a avancé le chiffre de 200 millions de DH, totalement engloutie dans cette lutte. Plus d'une trentaine d'avions et d'hélicoptères sont mobilisés. Même constat pour les véhicules de traitement et d'approvisionnement: 145 au total. L'Espagne a remis des avions au Maroc et l'USAID a livré d'importantes quantité de pesticides. Mohand Laenser a tenu à mettre en exergue l'aide précieuse apportée par les forces armées royales (FAR) et la gendarmerie royale. Cette dernière s'occupe de la coordination de l'ensemble des opérations, quant aux FAR ils mettent à la disposition des équipes des informations capitales relatives aux différents déplacements des essaims ce qui facilite ainsi l'anticipation. En somme, le ton du ministre et les informations chiffrées qu'il délivre laissent croire que la situation est extrêmement bien maîtrisée. Certes, le danger n'est pas nul. En effet, Mohand Laenser a assuré qu'à partir du mois d'octobre prochain, la lutte sera encore plus intensive. En effet, la saison des pluies en Mauritanie et au Niger se situe entre juin et juillet. "Si les précipitations sont abondantes, il faut s'attendre à une forte avancée des criquets lors du mois d'octobre prochain", assure le ministre. Concernant les effets de l'utilisation des pesticides sur la santé et sur l'agriculture, le ministre a assuré que "les pesticides utilisés sont agréés par la FAO et l'OMS". En d'autres termes, leur nocivité n'est pas du tout importante. En fait, les abeilles ont été les principales victimes de cette lutte antiacridienne. A ce titre, le ministre a souligné que son département aide les apiculteurs à déplacer leurs ruches vers d'autres régions. Rappelons que, mardi dernier, un groupe de travail maghrébin a tracé les grandes lignes d'un plan d'action commun de lutte anti-acridienne. Cette stratégie d'action a été mise au point lors d'une réunion extraordinaire au siège du secrétariat général de l'UMA.