ALM : Quel est le secret de votre succès ? Saïd Mosker : Mon expérience a débuté avec mon premier album en 1989. Mais, avant de passer à cette étape, j'ai animé des soirées dans plusieurs hôtels. Une étape qui m'a donné la chance d'interpréter des chansons, et aussi de lancer mes propres compositions afin de tester la réaction du public. Et grâce à Dieu, le public marocain a apprécié mes premières compositions. Ce qui m'a donné du courage de franchir ce domaine qui m'a toujours fasciné. Dans mon premier album, j'ai fait un mélange de la music latino et du rai. Une fusion à travers laquelle j'ai essayé de créer mon propre style, et partant, une sorte d'école que j'essaierais de développer. J'ai sorti d'autres albums à partir de 1993. Mais, ce n'est qu'avec l'album «Mama Mama», en 2005 que j'ai obtenu un grand succès. À ce sujet, il faut dire que la télévision joue un grand rôle dans la promotion des artistes. Je suis resté fidèle dans tous mes albums à mon style, que je tiens beaucoup à développer. Quels sont les problèmes que vous avez rencontrés? Grâce à Dieu, je n'ai pas de problème de production. J'ai une maison de production qui fait confiance à mes œuvres. Toutefois, il faut dire qu'au début, j'ai beaucoup souffert. Car, il a fallu que je travaille seul toutes les étapes de mon album. Il est très difficile de trouver un producteur, surtout au début du parcours. Les choses ont changé quand j'ai rencontré Hamid Daoussi, qui est un arrangeur qui m'a beaucoup aidé. Avec Hamid, je partage les tâches. Le travail en groupe est très important. Il y a aussi un grand problème, que rencontrent tous les artistes, à savoir le piratage. Ce fléau est en train de détruire l'art marocain. Avant l'apparition de ce fléau, l'artiste pourrait vendre son album en toute tranquillité. Ce qui est difficile de nos jours. Maintenant, on vend des CD à 9 ou 10 dirhams. Dès que le CD sort, le deuxième jour, tu le trouveras à un dirham où à un dirham trente. C'est un problème qu'il faut combattre. Les autorités doivent prendre les mesures nécessaires pour lutter contre les sources de ce fléau. Avez-vous un projet d'album ? J'ai sorti un nouvel album appelé «Dayra». En cette occasion, j'invite mon public à le découvrir. Je viens aussi de terminer un vidéo clip intitulé «Allayli». Pendant l'été, j'ai plusieurs tournées dans les villes du Royaume. Le 6 juillet, j'ai un rendez-vous avec mon public au Festival des arts populaires à Marrakech. Je serais présent au festival de Casa à Sidi Bernoussi, le 18 juillet. De même, je serais au festival de Tétouan « Ouad Laou », le 7 août. Sur le plan international, j'ai une tournée programmée pour le mois d'octobre aux Etats-Unis, en France et en Belgique. Juste après, je me lancerais dans la préparation d'un nouvel album. J'y maintiendrais mon style. Je compte faire un duo avec la chanteuse Asmaa Lamnaouer. Quel est le chanteur qui vous tient le plus au cœur ? J'aime beaucoup Malek, avec lequel j'ai fait trois duos. Je reste toujours disponible aux propositions des artistes. Comment voyez-vous la scène musicale actuelle ? La scène musicale actuelle est sur la bonne voie. J'ai beaucoup de respect pour les nouveaux groupes. Car ils ont un large public. Ils essayent de faire un mélange musical de la culture marocaine. J'ai déjà eu l'expérience de faire un peu de hip hop en 1998. Qu'est-ce que vous faites à part le chant ? Sincèrement, je reste très attaché à tout ce qui est musique. Même si j'ai une formation juridique. Je suis technicien de son. J'ai obtenu un diplôme dans cette spécialité. J'ai enregistré presque 800 albums de plusieurs chanteurs marocains. Ce métier m'a donné la chance d'éviter différents problèmes. Il m'a donné aussi la chance de découvrir et de développer un style propre à moi, que je tiens à enrichir.