Il fut un temps où les petites voitures étaient synonyme de «danger» pour leurs occupants en cas d'accident. En cause : leur petite taille et la fragilité de leur structure les rendaient bien vulnérables que les berlines plus grandes. Mais au fil des ans, les constructeurs se sont attelés à faire des efforts pour rendre plus sûres les petites autos. Des efforts consentis sur fond d'enjeux commerciaux et sous la houlette médiatique de l'organisme indépendant Euro NCAP et ses crash-tests (lire encadré). Et dans ces épreuves, décrocher les fameuses cinq étoiles n'est plus qu'un simple objectif, c'est devenu un impératif et une véritable obsession pour les constructeurs. C'est ce qui explique qu'aujourd'hui, plusieurs modèles comptent cinq étoiles en matière de protection des occupants lors du choc frontal, soit la principale épreuve des crash-tests Euro NCAP. Pourtant, dans le segment des citadines, elles ne sont pas toutes aussi étoilées les unes que les autres. D'ailleurs, il y a un peu moins de 10 ans, aucune petite voiture n'avait pu en décrocher 4, à l'exception de l'ancienne génération de la Toyota Yaris. Celle-ci, en 2000, fut d'ailleurs la première à obtenir ce score et ses résultats au choc latéral étaient même «exceptionnels» pour un véhicule sans airbags latéraux ! Aujourd'hui, les petites voitures ayant obtenu 5 étoiles se comptent sur les doigts des deux mains. Elles sont plus précisément au nombre de six, en plus des deux minispaces français : Peugeot 1007 et Renault Modus. Il s'agit de la Fiat Grande Punto, de la nouvelle Mini, de l'Opel Corsa IV, de la Peugeot 207, de la Renault Clio III et de la Toyota Yaris II. S'agissant de la Grande Punto, elle a totalisé 33 points en matière de protection des occupants adultes ; trois étoiles et 35 points pour la protection des enfants ; puis 3 étoiles aussi et 19 points pour la protection des piétons. A l'avant, le conducteur et le passager obtiennent un taux de protection de 85%. Les enfants assis à l'arrière du véhicule sont, quant à eux, protégés de façon optimale (72% du résultat maximum). Mieux encore, lors du choc latéral contre un poteau fixe (le cas le plus dangereux pour les automobilistes), la Grande Punto s'est distinguée en faisant preuve d'une résistance à hauteur de 98% ! Outre ses nombreux airbags (jusqu'à 7) et la remarquable rigidité de sa plate-forme, la citadine de Fiat a subi en interne les pires sévices que l'on peut affliger à un véhicule lors de son développement : 120 crash-tests, 18.000 heures de calculs et 200 examens sur les composants. Pour sa part, la Mini peut se targuer d'afficher autant de résistance en cas d'accident. Elle a également totalisé 33 points en matière de protection des occupants adultes ; trois étoiles et 29 points pour la protection des enfants ; puis 2 étoiles aussi et 14 points pour la protection des piétons. Développée selon des critères de sécurité élevés par les ingénieurs du groupe BMW (propriétaire de la marque anglaise), la Mini a pleinement profité de sa robuste structure de carrosserie aux voies de transmission d'efforts et zones de déformation bien définies. Selon les conclusions de l'Euro NCAP, la nouvelle Mini ne présente qu'un faible risque de blessure en cas de collision frontale comme en cas de collision latérale et test du poteau combinés. Autre citadine à avoir obtenu 5 étoiles à l'Euro NCAP, l'Opel Corsa a totalisé 34 points pour la protection des passagers adultes, 3 étoiles et 32 points pour la protection enfants, ainsi que 3 autres étoiles et 19 points pour la protection des piétons. Là encore, les conclusions de l'Euro NCAP sont positives : la Corsa protège grandement les membres inférieurs du conducteur et du passager avant, lors de la collision frontale, mais aussi dans le choc latéral et du poteau où elle a d'ailleurs obtenu le maximum de points possibles (18/18). Mais c'est surtout la Peugeot 207 qui fait figure de référence sécuritaire dans sa catégorie, tout comme sa déclinaison coupé-cabriolet (207 CC) qui a également décroché les 5 étoiles pour ce qui est de la protection des adultes. Dans ce même registre, la grande citadine de la marque au lion a plus que passé haut la main les épreuves dudit organisme, puisqu'elle a totalisé 35 points sur les 37 possibles ! En matière de protection des enfants, elle a obtenu 4 étoiles et 37 points, puis 3 étoiles et 19 points pour ce qui est de la protection des piétons. Ce sont les meilleures notes de la catégorie. Sa rivale de chez Renault, la Clio III ne fait pas pâle figure. Ses scores : 5 étoiles et 33 points pour la protection des adultes, 4 étoiles et 39 points pour la sécurité enfants, mais seulement 1 étoile et 9 points pour ce qui est de la protection des piétons. Parmi les conclusions positives des experts d'Euro NCAP, on pourrait rappeler : «La Renault Clio a bien résisté au test du choc frontal. Les équipements de sécurité ont fonctionné correctement. (…) Le poste de conduite n'a pas été touché pendant ce choc». Citadine sûre, la Clio III est la huitième Renault à obtenir cinq étoiles, ce qui traduit le leadership de ce constructeur en matière de sécurité. Enfin, dernière petite mais non des moindres à faire partie du club très restreints des citadines les plus étoilées, la Toyota Yaris est l'autre modèle à avoir totalisé 35 points (comme la 207) en matière de protection des occupants adultes. Mais elle ne fait pas mieux sur les autres registres : 3 étoiles et 34 points en matière de protection des piétons, ainsi que 2 étoiles et 18 points pour ce qui est de la protection des piétons. Pour la Yaris, Euro NCAP a souligné que «l'airbag placé sous le volant protège les genoux et le fémur du conducteur» et s'est dit «satisfait de l'absence d'éléments représentant un danger potentiel dans la planche de bord côté passager». Bref, ces citadines sont tout sauf de vulgaires petites voitures à la fabrication sommaire et à la sécurité hasardeuse. D'ailleurs, leur score très flatteur (5 étoiles Euro NCAP) figure fièrement sur les visuels publicitaires. Comme quoi, la sécurité est devenue un argument de taille, même pour les plus petites automobiles. Crash-tests Euro NCAP : Qui et comment ? Depuis des années maintenant, l'organisme indépendant Euro NCAP (European New Car Assessment Programme) teste la sécurité passive de l'ensemble des voitures vendues en Europe, toutes catégories confondues. Les tests sont effectués dans deux laboratoires, en Angleterre et aux Pays-Bas, mais la procédure est toujours identique. A l'intérieur des véhicules, des mannequins représentent la famille type : 2 adultes et 2 enfants (de 18 mois et 3 ans). Des capteurs et de la peinture servent à déterminer les points d'impact lors du crash et à évaluer le type de blessures que pourrait provoquer un accident. Dans le choc frontal, chaque voiture est lancée sur un rail à 64 km/h contre une barrière métallique déformable qui correspondrait, dans la réalité, à un autre véhicule. La deuxième série de tests consiste à évaluer la protection des passagers lors d'une collision latérale. Cette fois, c'est un chariot déformable de 1,50 mètre de large, soit l'équivalent d'une autre voiture, qui heurte à 50 km/h le véhicule testé. Autre test, celui du poteau qui consiste à faire projeter l'auto à 29 km/h vers un pylône fixe et rigide de 25,4 cm de diamètre. L'analyse des résultats se traduit ensuite par des étoiles qui représentent le nombre de points accumulés lors des différents chocs.