Ainsi, le Maroc, qui est particulièrement actif dans la promotion d'un islam tolérant, se positionne aujourd'hui en maillon fort dans la lutte contre l'extrémisme religieux. Ahmed Taoufiq, ministre des habous et des affaires islamiques, a donné dans ce sens un mot de cadrage en appelant à instaurer une éthique du bien-fondé de la justice et de la modération. «L'organisation pour la première fois, par des autorités scientifiques et religieuses islamiques, d'une telle rencontre de ce niveau, au cours de laquelle des ouléma donneront la pleine mesure de leur réflexion et en soumettant cette question au débat demeure une réalisation d'une grande importance et qui mérite, en elle-même, reconnaissance». Le ministre a relevé qu'«il faut considérer le devoir de clarification et du conseil comme une obligation collective. L'acte de faire le bien ne peut être circonscrit, il n'y a donc guère de place pour les questionnements sur la représentativité des organisateurs car le chantier reste ouvert et porte sur le rappel des fondamentaux consensuellement approuvés. Comme il n'est pas question non plus de tractations intéressées ou disputes doctrinales ou tout autre particularité relevant du débat». En effet, l'intégration de travaux de recherches scientifiques, issus de divers processus historiques et intellectuels, a pour objectif d'apporter un éclairage et de consolider le principe et non d'initier un débat inutile, sachant qu'aujourd'hui les attentes de toutes les religions résident dans la cohabitation et la solidarité. «Convier les représentants des autres religions, dont sont issues les minorités, à être témoins oculaires de ce manifeste et se mobiliser aux côtés des savants musulmans. La raison d'être de cette rencontre est d'associer les représentants des autres religions à cette initiative pour le présent et pour le devenir, ceci permettra de mieux saisir et éviter les généralisations qui nuisent à la compréhension des messages de la religion ainsi que tout jugement erroné qui ne peuvent qu'aboutir à accentuer l'intolérance et faire éloigner des voies de la sagesse et du salut», a souligné M. Taoufiq. Pour sa part, le secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), Ban Ki-moon, a estimé dans une allocution lue en son nom que «toute société est appelée à clarifier les relations existantes entre l'Etat et la religion ainsi que la question du respect des principes universels et le respect des droits des différents groupes humains». Il est à mentionner que parmi les personnalités présentes lors de ce congrès, figurent l'envoyé spécial par intérim auprès de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), Arsalan Suleman, le Conseiller spécial pour les minorités religieuses au Proche-Orient et en Asie centrale et du Sud, Knox Thames, le directeur exécutif de la mosquée All Dulles Area Muslim Society en Virginie aux Etats-Unis, Mohamed Magid, ou encore le Cheikh Hamza Yusuf, co-fondateur de la Zitouna College of Arts aux Etats-Unis, premier collège d'art libéral musulman.