Mohamed Nabil Benabdellah est ministre de la Communication et membre du bureau du PPS. Tête de liste de ce parti dans la circonscription Agdal-Hay Riad à Rabat, il s'exprime sur les particularités des élections communales et met en garde contre l'indifférence. ALM : Aujourd'hui le Maroc : Quelle appréciation faites-vous de la campagne actuelle ? Mohamed Nabil Benabdellah : En dépit des apparences, cette campagne dénote un relatif regain d'intérêt pour la chose publique. Nous continuons évidemment à payer les frais du bilan négatif de certaines collectivités locales. Certains citoyens sont désabusés, mais parallèlement à cela, nous enregistrons une plus grande adhésion de jeunes. Sur ma liste, il existe des femmes et des hommes qui n'étaient jamais affiliés à des partis politiques. C'est un bon signe du nouveau souffle qui caractérise ces élections. Vous êtes l'une des rares personnes à parler d'un regain d'intérêt pour ces communales… Écoutez, il ne faut pas oublier que nous sommes encore à la première semaine, et je suis convaincu que la campagne sera plus ardente pendant les jours suivants. Elle ira crescendo ! Et les personnes qui estiment que ces communales sont ternes oublient d'en signaler la véritable cause. C'est une campagne propre ! Les acteurs du tapage, cortège, klaxons et slogans, obtenus moyennant des procédés illégaux, sont discrets, parce qu'ils ont peur de la loi ! Les spécialistes de l'augmentation de la température craignent les sanctions, désormais rigoureuses à l'égard des candidats hors-la-loi. Le mode de scrutin adopté n'expliquerait-il pas le manque d'enthousiasme pour ces élections ? Je peux seulement parler de ma liste. Parmi les 35 candidats, il n'existe pas un seul qui montre des marques de désintérêt pour les élections. Le dernier candidat inscrit sur cette liste est toujours présent avec nous ! Bien entendu, tout le monde ne peut être retenu, mais il n'y a pas seulement la réussite pour expliquer l'enthousiasme pour un scrutin. Il existe aussi les principes dont se réclame un parti et auxquels adhèrent ses membres. En clair, tout dépend du choix des candidats inscrits sur une liste. S'ils se font une haute idée du travail qui les attend, ils ne pourront pas se désintéresser du scrutin. À part le scrutin à tête de liste, qu'est ce qui différencie ces élections des précédentes? Il existe aujourd'hui un défi majeur pour passer à une étape supérieure relative à une meilleure gestion de la chose publique. Ce défi ne saurait aboutir sans l'adhésion des électeurs. Nous savons tous que la tentation de s'abstenir est considérée comme un moyen de sanction. Mais qu'on le veuille ou non, il y aura des élus et un conseil communal à l'issue du scrutin du 12 septembre. L'indifférence peut compter comme une voix offerte à des candidats avec qui les abstentionnistes pourraient être en total désaccord. Il faut sortir de cette réserve et renouveler la confiance. Aujourd'hui, il existe une véritable volonté de changement. L'option de la démocratie est palpable partout. Le changement est là. Mais il y a nécessité de le transformer, pour reprendre un terme propre au rugby, par les citoyens. Est-ce qu'il vous est facile de concilier entre vos préoccupations de ministre et de candidat ? Je prends sur mon temps de repos ! Je me console en me disant que ce temps s'accorde parfaitement avec les heures durant lesquelles les électeurs ne travaillent pas. Je fais en effet campagne à partir de 18 h et lors des week-ends.